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Libération

Vol du canard

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publié le 20 août 2007 à 9h15

Vous vous êtes probablement déjà demandé pourquoi les oies et les canards (plus quelques autres migrateurs) se regroupaient en «V» pour voler sur de longues distances, et vous n'êtes pas les seuls : chercheurs et pilotes de bombardier réfléchissent à la question depuis des décennies. Les premiers ont beaucoup écrit sur le sujet, produisant une littérature fleurant bon l'air du large, quoique truffée des redoutables équations de l'aérodynamique. Les seconds ont rasé Dresde et Hiroshima, entre autres. Ce secteur de recherche serait plus fascinant encore si les pélicans volaient dans des formations reproduisant la lettre «F» ou, mieux encore, l'idéogramme chinois signifiant : «Ta mère est partie boire un coup au troquet d'en face». Mais ce n'est pas le cas.

Deux principales explications sont données au vol en «V». D'une part, cela permettrait aux oiseaux de faire moins d'efforts, chacun s'appuyant sur les turbulences de celui qui le précède (nous résumons atrocement une théorie exposée dès 1970 par Lissaman et Schollenberger dans Science). D'autre part, ce type de formation donnerait un champ de vision optimal ; chaque volatile restant en contact visuel avec tous les autres, ce qui est pratique pour éviter les collisions en vol (voir Gould et Heppner, dans la revue Awk en 1974). Laquelle de ces deux explications est la bonne ? Les deux, meu comandante, viennent de répondre deux informaticiens de l'université de Rio de Janeiro.

Avant d'examiner leurs a