L'équipe de France va remporter la Coupe du monde, le 20 octobre à Saint-Denis. C'est Tony Marsh qui l'a dit. Un Néo-Zélandais, un Maori. Un expert, donc, congénère de ces épouvantails All Blacks qui chaque été renvoient, à grand renfort de hakas et de courses échevelées, les touristes Bleus venus du nord repotasser leurs dossiers, mais qui échouent depuis vingt ans dans leur quête au titre suprême. C'était en 2003 à Sydney. «L'équipe la plus spectaculaire du tournoi» (dixit Eddie Jones, l'entraîneur des Wallabies) venait de se faire débarquer, en demi-finale, par l'éternel rival anglais, victime des éléments et de son incapacité à les maîtriser. Sans doute aussi de sa fâcheuse tendance à se croire irrésistible. Défaut rédhibitoire au royaume d'ovalie. Ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui. Car même si, fort de ses trois dernières sorties réussies, le XV de France s'affirme sûr de lui, c'est une confiance légitime, et non plus une vaine arrogance, qu'il affiche désormais. Preuve que le règne quasi bonapartiste de Bernard Laporte à sa tête aura au moins eu un effet bénéfique : celui de le professionnaliser. Il fallait en passer par là, si l'on aspire à soulever un jour le trophé Webb Ellis.
Serein donc, même s'il n'a pu s'étalonner contre un concurrent sudiste, le XV de France (ou plutôt «le groupe des 30», comme le répète Jo Maso) paraît suffisamment armé pour aller au bout. Il évolue à domicile, surfe sur une troublante vague sarkozyste, et surtou