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Libération

La fin des droits d'auteur ?

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Patrick Zelnik et Patrick Bloche Animé par Michel Orier
par
publié le 14 septembre 2007 à 9h38

Patrick Zelnik Président- directeur général du label Naïve.

Le débat qui a agité notre pays fin 2006 me semble déjà obsolète. La loi sur le droit d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information, promulguée en août 2006, était une étape nécessaire, mais elle n'a pas endigué - loin s'en faut - la piraterie. Elle n'a pas non plus provoqué un décollage du téléchargement payant - qui ne représente qu'environ 6 % du marché en Europe. Je me suis battu aux côtés d'une majorité de producteurs et d'artistes contre la licence globale. La loi nous a donné raison. Pourtant, j'ai le sentiment que cette victoire a accentué le clivage entre défenseurs du droit d'auteur et libertaires de la génération Internet encouragés et soutenus par une certaine démagogie politique. La licence globale avait le mérite d'instituer de manière générale et obligatoire le paiement d'une redevance forfaitaire. Mais elle présentait un inconvénient majeur : sa détermination et sa répartition se seraient heurtées à des difficultés insurmontables. L'enjeu économique, c'est le niveau des investissements dans le secteur culturel. L'enjeu culturel, c'est celui de la diversité de l'offre. Un producteur de musique qui investit entre 50 000 et 100 000 euros pour enregistrer et commercialiser un premier album se trouve confronté à une économie du disque déséquilibrée par les convulsions du marché. A terme, la multiplication des sources potentielles de revenus de la musique devrait stimuler le marché.