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S'opposer, jusqu'où ?

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Razzye Hammadi et Stéphane Pocrain Animé par Fabrice Rousselot
par
publié le 14 septembre 2007 à 9h38

Razzye Hammadi. Président du Mouvement des jeunes socialistes.

S'opposer jusqu'où ? Poncifs éprouvés des débats que l'on rencontre à gauche, lorsqu'elle est minoritaire ou qu'elle fait de cette question un enjeu de congrès. Souvent, nous débattons plus de la tonalité de notre opposition que de notre conduite éventuelle dans une perspective majoritaire et de gouvernement. Dans notre imaginaire collectif, tout se passe comme si plus notre opposition était radicale, plus on pouvait se considérer de gauche, ce qui sous-entendrait que l'extrême gauche serait plus à gauche que nous. Imposture. Certains affirment que ce qui nous en différencie est le respect de la loi. Mais comment oublier un Mitterrand refusant d'apposer son paraphe au bas des ordonnances proposées par le gouvernement Chirac ? Comment ne pas penser à ces communes dont nous sommes solidaires, faisant délibérer leurs conseils municipaux sur la nature «hors-AGCS» de ces mêmes collectivités ? Comment ne pas rappeler l'initiative du Mouvement des jeunes socialistes, en collaboration avec Philippe Martin, président du conseil général du Gers, qui visait à ne pas appliquer le CPE, ou encore l'aventure des radios libres ?

Ainsi ni la loi ni la légitimité démocratique n'apparaissent comme des critères suffisants pour limiter par défaut une opposition qui se voudrait par excès. De «l'opposition caoutchouc» moquée en caricature pour mettre en avant «l'opposition frontale» à «l'opposition constructive» qui, située à l'au