Elle crache des fumées âcres, produit des déchets par tombereaux et vomit ses produits toxiques dans les sols et les rivières. L'industrie est la pire crasse qui pouvait arriver à la planète. Mais avec un peu de jugeote, elle peut atténuer les dégâts. Par exemple, en réutilisant les rejets d'une entreprise pour la production d'une autre. C'est la base de «l'écologie industrielle». Une utopie faite réalité depuis les années 70 à Kalundbord, au Danemark. Là-bas, les usines fonctionnent en symbiose. La raffinerie ne déverse plus ses eaux usées à la rivière, elle les transmet à la centrale, qui s'en sert pour se refroidir et permet, en échange, à ses voisines et aux habitants du coin de récupérer sa vapeur d'eau pour se chauffer. Quant au dioxyde de souffre recraché par la centrale, il est transformé en matériau de construction par un fabricant de placoplâtre. Et ainsi de suite... Avec ce système, ces usines épargnent à l'atmosphère plusieurs dizaines de milliers de tonnes de CO2 par an. Et leur trésorerie sourit aussi : l'investissement a coûté 75 millions de dollars en trois décennies, mais il génère 15 millions d'économies tous les ans. Petit à petit, Kalundborg a fait des émules, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Chine... La France, elle, est à la traîne. L'association Ecopal, créée en 2001, fait figure de pionnière. Son projet réunit pour le moment une centrale de GDF et une aciérie d'Arcelor, la première réutilisant le gaz de la seconde. D'autres projets ont vu le jou
Le déchet industriel n'est pas forcément une ordure
Article réservé aux abonnés
par Nicolas FILIO
publié le 13 octobre 2007 à 0h55
Dans la même rubrique