Une agence de l'ONU à la rescousse du bio... A Rome, en mai, la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire de la FAO (1) a sorti la phrase qui a fait bondir le monde de l'agriculture conventionnelle : «Les travaux présentés suggèrent que l'agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l'agriculture conventionnelle d'aujourd'hui, mais avec un impact mineur sur l'environnement.» De là à conclure que l'agriculture bio va nourrir le monde, il y a une nuance de taille : «Aujourd'hui aussi la production permettrait de satisfaire les besoins de la planète, explique Nadia El-Hage Scialabba, du département Environnement et développement durable de la FAO. Ça ne veut pas dire que la nourriture est disponible pour tous.» Ce que souligne le rapport, c'est qu'«une conversion planétaire à l'agriculture biologique, sans défrichement de zones sauvage à des fins agricoles et sans utilisation d'engrais azotés, déboucherait sur une offre de produits agricoles de l'ordre de 2 640 à 4 380 kilocalories par personne et par jour» quand la production actuelle est de 2 785.
Le bio est pratiqué dans 120 pays sur 31 millions d'hectares, soit 0,7 % des terres agricoles. Un marché de 40 milliards de dollars, en progression dans le monde entier, y compris en Chine, en Inde et au Brésil. La FAO égrène des exemples pour souligner les bénéfices du bio sur les revenus des paysans et l'amélioration de l'accès à la nourritur