Yann Queinnec est membre de l'association Sherpa, réseau international de juristes, qui travaille à notamment à rendre concrète la responsabilité sociale des entreprises. Sherpa a contribué aux propositions de l'Alliance pour la planète en la matière dans le cadre du Grenelle et mène aussi ce travail au niveau européen.
La législation actuelle en matière de transparence environnementale vous paraît-elle suffisante ?
Son grand mérite, c'est déjà d'exister. C'est un progrès d'avoir ces informations sur les impacts sociaux et environnementaux des entreprises. Ce qui pêche, c'est que les sanctions en cas de non-respect sont inexistantes. Sur ce, seules les entreprises qui sont déjà matures sur le sujet qui respectent ces obligations. Les critères étant très ouverts, chaque entreprise peut adapter ses propres règles. Enfin, le périmètre reste peu clair: on ne sait pas quelles filiales à l'étranger sont concernées.
Que préconisez-vous ?
Il faut que la responsabilité de l'entreprise puisse être engagée sur un certain nombre de critères, compréhensibles par tout le monde. Ainsi, chacun pourrait comparer une entreprise à une autre dans un secteur donné. Aujourd'hui, le grand public ne voit pas la différence entre une entreprise qui joue vraiment son rôle en matière de transparence et une autre qui se contente de faire du marketing. C'est une forme de concurrence déloyale. Il faut que les pionniers inspirent les récalcitrants.
Que craignent les entreprises ?
Il y a sans doute une peur dispr