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Repères

John Cassavetes

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publié le 12 janvier 2008 à 1h53

New-Yorkais d'origine grecque, né le 9 décembre 1929, John Cassavetes est dans les années 50 un jeune acteur à la mode : issu de l'Actor Studio, il a un physique et une énergie hors du commun. Et personne à Hollywood ne voit en l'interprète de la série policière Johnny Staccato un loup dans la bergerie.

Pourtant, profitant de l'argent que lui procurent ses rôles, Cassavetes monte en parallèle une production indépendante, selon des recettes semblables à celles de la Nouvelle Vague, un mouvement qui lui est contemporain. En 1959, à partir d'un atelier de théâtre, il tourne dans New York un film 100 % indépendant qui brusque toutes les règles : Shadows. C'est le A bout de souffle du cinéma américain. Mais son écho reste marginal.

De 1960 à 1963, il pense pouvoir travailler pour les studios en «infiltré». C'est un échec : Too Late Blues et A Child is Waiting semblent marquer une régression artistique. Il lance le projet «Faces», qui lui prendra cinq ans mais qui lui permettra, avec sa bande (Gena Rowlands, Ben Gazzara, Peter Falk, Seymour Cassel), de réaliser son rêve d'un cinéma opposé à celui des studios : Husbands (1970), Minnie and Moskowitz (1971), Une femme sous influence (1974), Meurtre d'un bookmaker chinois (1976) et Opening Night (1977) sont des chefs-d'oeuvre dans lesquels Cassavetes, improvisant jusqu'au vertige, invente un cinéma du flux amoureux, de l'hystérie des corps, un théâtre de la cruauté et