«Le bac est une institution en France. Le supprimer, ce serait comme démonter la Tour Eiffel», déclarait le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos le 6 juin 2007. Deux cents ans après sa création par Napoléon, le baccalauréat reste un monument. Tous ceux qui ont voulu s'y attaquer ont dû reculer, certains y ont même laissé leur poste. Pourtant alors que Nicolas Sarkozy vient de donner le coup d'envoi d'une vaste réforme du lycée, il est implicitement visé. Mais plutôt que de grand chambardement, on préfère parler, prudent, de le «faire évoluer».
Double fonction. Le bac demeure l'un des grands mythes de l'école à la française, laïque et républicaine. Symbole de promotion sociale, il est censé illustrer l'égalité de tous devant l'éducation et l'élévation générale du niveau de formation. Il a en outre, depuis les origines, une double fonction: il sanctionne la fin des études secondaires et il est aussi le premier grade universitaire, ouvrant la voie du supérieur. Le supprimer, comme des voix le réclament régulièrement, reviendrait à toucher à un autre grand principe républicain: le droit de tout bachelier à s'inscrire à l'université, sans sélection préalable.
«Les établissements d'enseignement supérieur déterminent les conditions d'accès aux différentes formations»: en 1986, Alain Devaquet, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, a tenté d'introduire une sélection à l'entrée de l'université. Le bac n'aurait plus été le sésame. De