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Libération

Tous prêts à emprunter

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Les étudiants ingénieurs ou commerciaux n'hésitent plus à s'endetter pour financer leurs études. Et les banques se disputent ces futurs bons clients.
publié le 9 juin 2008 à 3h48

Alexia garde la date dans un coin de sa tête: «En octobre, je commence à rembourser.»330 euros par mois pendant quatre ans. Bientôt diplômée de Sup de Co Toulouse, elle reconnaît que l'emprunt - 17 000 euros - lui met un peu la pression. «On se sent plus pressé de prendre un boulot». Alexia n'est pas précisément défavorisée. Ses parents, séparés, avaient conclu un deal avec elle. Le père finance la première année, la mère, la seconde, et Alexia l'année du diplôme. La scolarité à Sup de Co Toulouse est dans la moyenne des écoles de commerce: 7 300 euros par an. Mais Alexia, après avoir opté pour une césure - un an à l'étranger -, a choisi de terminer en beauté avec un double diplôme, soient trois semestres, à la Technische Universität de Berlin. Résultat, elle a emprunté presque le maximum: 17 000 euros d'un coup, pour vivre les derniers moments de la vie estudiantine «plus complètement». Rentrée de Berlin en janvier, elle met les bouchées doubles pour écrire son mémoire, tout en bossant à côté.

Echéancier serré. Alexia n'est pas un cas isolé. Elle estime, à la louche, «à au moins un tiers, peut-être même la moitié», ses camarades lestés comme elle d'une dette. «La discussion est très facile avec les banques. Le dossier est monté en un quart de tour. On voit bien qu'elles sont à l'affût. J'ai obtenu une rallonge de 2 000 euros l'an dernier. Je sais aussi que je peux repousser le remboursement.»

Yann, lui, est en «année de césure», après ses deux prem