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Libération

Comment la diversité s'arrange des frontières ?

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Débat animé par Stéphanie Binet
par
publié le 13 juin 2008 à 3h51

Valérie de Saint-Do

Directrice adjointe de la revue Cassandre

Les débats sur la défense de «l'exception» face au flou de la «diversité» donnent trop souvent prise à la caricature : l'image du village gaulois face à l'envahisseur américain. Si la diversité culturelle n'érigeait que des frontières pour défendre les Astérix contre les blockbusters, elle n'aurait aucun intérêt. L'enjeu est tout autre. Il s'agit, face à l'uniformisation des images et des sons, de préserver des visions du monde qui n'entrent ni dans les cases de l'industrie du divertissement, ni dans celles des institutions culturelles occidentales. Il serait naïf de croire que cette résistance à la colonisation des cerveaux par le storytelling mondialisé peut se passer d'une forte volonté politique. Affirmer, comme l'a fait l'Unesco, la dimension non-marchande de la culture conçue comme bien public est un premier pas. Elle restera une belle formule creuse si les paroles lénifiantes sur la diversité culturelle s'accompagnent d'une baisse généralisée des crédits et d'une destruction systématique des acteurs les plus fragiles de cette diversité.

Claude Michel

Responsable de la CGT spectacle

Les échanges culturels sont déséquilibrés : le droit des peuples à faire valoir leurs imaginaires est bafoué. La diversité culturelle est un défi. Pourtant, l'exception culturelle obtenue a évité une libéralisation exagérée. Depuis, face à l'essor des accords bilatéraux de libéralisation, le monde culturel coalisé a oeuvré pour