Vincent Giret
Directeur éditorial multimédia de Lagardère Active Media
Le numérique a déjà détrôné le papier. Aux Etats-Unis, les Américains sont aujourd'hui plus nombreux à rechercher les informations sur Yahoo, AOL et MSN que sur les sites de tous les journaux réunis. Le temps de lecture de la presse y est inférieur à celui passé en ligne. Le papier avait déjà subi l'assaut de la radio puis de la télévision, mais ces nouveaux prétendants n'avaient pas vraiment ébranlé la monarchie médiatique.
Cette fois, l'histoire est tout autre. Déboussolée par la désaffection des lecteurs, déstabilisée par la fuite de la publicité, minée par la propagation fulgurante d'une culture de la gratuité, de l'instantanéité et du zapping généralisé, la presse écrite, et en particulier la presse quotidienne, ne peut plus se contenter de la posture du héros de Tomasi di Lampedusa dans le Guépard :«Il faut que tout change pour que rien ne change.»
Dans le multimédia, il y a aussi le papier. Son destin n'est pas scellé. Les bouleversements en cours relèvent autant d'une révolution des mentalités que d'une révolution technologique. Les journalistes ont une tâche exaltante : élaborer de nouvelles offres pour répondre aux nouvelles demandes.
Denis Jeambar
Directeur des éditions du Seuil
C'est une idée qui marche : l'imprimé a vécu, le temps du numérique est venu ! Après la logosphère, la graphosphère, la vidéosphère, voici la numérisphère. Bye-bye Gutenberg, les rotos à la casse et les journaux