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Libération

Quel avenir pour les villes ?

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Débat animé par Max Armanet
par
publié le 13 juin 2008 à 3h51

Jean-Marie Duthilleul

Directeur de l'aménagement à la SNCF

Depuis un siècle, les villes européennes se sont mises en mouvement. Pendant trois mille ans, on y avait circulé à pied ou à cheval, et en quelques dizaines d'années y ont fait irruption tous les transports mécaniques inventés au début du XXe siècle : tramway et métro, automobiles et autobus, RER, chacun développant sa logique de réseau parfois quasi indépendamment de la ville existante ou des autres réseaux.

L'habitant sédentaire est redevenu nomade sur le lieu même de sa sédentarisation, un nomade qui va de plus en plus rapidement et facilement d'un bout de la ville à l'autre. L'espace perçu de la ville est passé d'un espace à deux dimensions, où l'on circulait à vitesse quasi uniforme, à un espace à trois, puis quatre dimensions où l'on circule plus ou moins vite selon le transport que l'on emprunte, en fonction de sa destination ou de son activité. L'urbain vit, organise ses rencontres dans un espace-temps où les durées comptent autant que les distances, où la ville est perçue par fragments, où le «trajet» compte autant que «l'étape».

Pourtant, la perception collective de la ville, ce qui fait la culture commune d'une société urbaine, n'évolue que lentement. Comment faire se rencontrer la pratique et la représentation commune de la ville contemporaine où se construit en permanence la cohésion sociale ?

L'une des questions du siècle qui vient est bien celle de l'émergence d'une culture permettant une nouvelle fondation