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Libération

Les commissaires d'expos font-ils la police ?

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Débat animé par Sean James Rose
par
publié le 14 juin 2008 à 3h53

David Cascaro

Directeur du Quai, l'école supérieure d'art de Mulhouse

Que les commissaires d'expositions assurent une part importante de la «police» de l'art contemporain n'est pas en soi une mauvaise nouvelle. Plus inquiétante est la propension du capitalisme à réduire l'art à un divertissement et à un outil de communication.

Le commissaire est le compagnon des artistes quand l'espace d'exposition devient un lieu de réflexion (art minimal) et quand les artistes ne revendiquent plus toute l'autorité de l'oeuvre (art conceptuel). Plus largement, le commissaire porte l'initiative et la coordination d'exposition dans la période de multiplication des musées où des spécialistes (scénographes, graphistes) s'emparent de ce marché.Artistes et commissaires aujourd'hui sont devenus contre leur gré les acteurs des marchés de l'art, du développement local («Nuit blanche») aux enjeux internationaux (biennales). Au même moment, le public raillant un art indigeste et provocateur, fait la queue pour découvrir Matisse et consomme à satiété pubs et clips nourris au sein de l'art contemporain.

Stéphanie Moisdon

Critique d'art et commissaire indépendante

Mon histoire est celle d'une génération de commissaires «indépendants» du début des années 90, héritière de figures héroïques comme celle d'Harald Szeemann, aventuriers qui voyaient la chose de l'exposition comme une opération joyeuse de racket et d'invention première, comme un langage complexe qui ne pourrait se résoudre à l'énumération de noms, ou