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Libération

Divine comédienne

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Autre artiste associée, l'actrice Valérie Dréville retrouve Claudel et se frotte à Dante.
publié le 4 juillet 2008 à 4h10

On peut imaginer la Béatrice de Dante avec les traits de Valérie Dréville. La comédienne lira des extraits de la Divine Comédie dans la Cour d'honneur le 21 juillet. Les autres soirs, elle joue Partage de midi de Claudel à la Carrière de Boulbon. Les yeux sont cernés mais la flamme est là. A quinze jours de la première de Partage de midi, dans la nécessité où elle se trouve de se concentrer pleinement sur son personnage d'Ysé et sur la mise en scène - qu'elle cosigne avec Charlotte Clamens, Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud et Gaël Baron - ,Valérie Dréville n'accorde plus que de très rares interviews.

Lignes parallèles

Le soleil cogne dur depuis trois jours, rendant plus difficiles encore les répétitions dans la Carrière de Boulbon. «Je ne suis pas Ysé, tranche-t-elle. Sinon je ne la jouerais pas. Il n'y a pas d'identification possible. Ce qu'on essaye d'approcher, ce sont les idées qu'il y a là-dedans. Pour moi, le personnage et l'acteur sont comme deux lignes parallèles. Quand on entre en scène, on n'est pas, qui que ce soit. Tout le travail de l'acteur consiste à rejoindre la ligne du personnage. C'est une histoire de rencontres, de frottements, ça se construit petit à petit. Tout cela pour qu'arrive à un moment quelque chose qu'on n'avait pas prévu. Je ne suis pas Ysé, j'ai besoin de ne pas l'être pour que la rencontre ait lieu. Elle me pose des questions, chaque mot est à ouvrir. C'est infini. C'est le travail de la poésie.» Valér