A voir Olivier Dubois rouler des yeux d'ogre en évoquant son projet autour de l'Après-midi d'un faune de Nijinski, on l'imagine bien coiffé de deux petites cornes, sux formes généreuses moulé dans un collant, pareil à celui dans lequel Nijinski fit scandale en 1912.
Epaulé par la chorégraphe Dominique Brun, Olivier Dubois remonte la pièce à l'identique pour Avignon, assortie de trois créations sur le même thème, avec la metteure en scène Sophie Perez et le cinéaste Christophe Honoré, dont il est à chaque fois l'interprète. D'où le pluriel, Faune(s). Un rôle monstre, à la mesure de cet interprète à l'évidente sensualité. Surdoué, prêt à tout, entré dans la danse à l'âge tardif de 23 ans, le jeune homme en a «bouffé» - cours intensifs, livres, spectacles, films - pour rattraper le temps. Douze ans plus tard, Olivier Dubois affiche une impressionnante liste de chorégraphes à son palmarès - Andy Degroat, Dominique Boivin, Jan Fabre, Sasha Waltz, Angelin Preljocaj, pour ne citer qu'eux - et il est le premier interprète en danse à recevoir le prix national du syndicat de la critique. Une distinction capitale à ses yeux puisque tout son travail se fonde sur la question de l'interprète et de sa responsabilité. D'où le faune. «Si la pièce fit scandale, affirme le danseur, ce n'est pas tant en raison de son érotisme que parce qu'en ne sautant pas, ce virtuose, cet animal de foire qu'était devenu Nijinski n'a pas répondu à l'attente du public !»
Son solo «Po