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Libération

Le nouveau souffle du dragon

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Philippe Quesne met en scène la nostalgie du fabuleux.
publié le 4 juillet 2008 à 4h10

«Un groupe d'hommes invisibles dont on ne voit que les cheveux s'agitant sur une petite musique dans une lumière rouge.» C'est sur cette même scène, pour le moins baroque, que Philippe Quesne achève l'Effet de Serge et inaugure la Mélancolie des dragons.

Ceux qui connaissent l'univers facétieux, à la fois poétique et décalé, de ce plasticien scénographe, né en 1970 et venu à la mise en scène il y a cinq ans, se doutent bien que de dragons, il ne sera guère question. Si ce n'est pour constater que ces créatures fabuleuses, serpents aux pieds griffus qui peuplent l'iconographie de l'enfer, ont depuis belle lurette déserté notre imaginaire. La Mélancolie des dragons ne présente pas d'autre trappe qu'un coffre de voiture enfumé au-dessus duquel s'affaire une poignée d'individus chevelus et vêtus de noir gothico hard rock. Mais c'est bien toujours cette question du rapport au spectaculaire - et partant, au réel, à la nature - qui transparaît dans tous les projets de Philippe Quesne.

Le Vivarium studio, sa compagnie, porte bien son nom. Puisqu'il s'agit à chaque fois d'opérer comme un prélèvement de réel, de le plonger dans une manière de théâtre éprouvette pour l'observer à la loupe. D'où cette obsession du cadre, de la boîte, du paysage. Ici, un paysage d'hiver avec voiture, affublée d'un mobile home. Un espace «potentiellement merveilleux», inspiré d'une récente tournée en Islande et de ses «paysages presque surnaturels avec leurs jets de fu