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Libération

Dureté du scarabée

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publié le 28 juillet 2008 à 4h26

L'entreprise américaine State Beauty Supply, fournisseur de matériels pour salons de coiffure, possède, dans la ville de Lincoln (Nebraska) une succursale gérée par Ted Weiss et sise au 301 de la 70e Rue. Ce Ted Weiss est assurément un ami de la science puisqu'il a fourni à l'université de Nebraska de quoi mener à bien une passionnante étude, dont les résultats ont été publiés en avril 2007 dans le Journal of Zoology sous le titre : «Utilisation de ciseaux pour quantifier la dureté des insectes».

Pour savoir si un insecte est dur, c'est simple : il suffit de le couper avec des ciseaux. Si ça résiste beaucoup, c'est qu'il est très dur. Si ça rentre comme dans du beurre, c'est qu'il est mou. La fourmi serait plutôt de ce genre-là. Ted Weiss a donc équipé les chercheurs d'une paire neuve de ciseaux Joewell modèle Cobalt-5000, la Rolls des salons de coiffure à plus de 200 dollars l'unité. Des capteurs de pression ont été installés sur l'objet, et la grande aventure de la connaissance a commencé.

Ce découpage avait un but précis : savoir si les chauves-souris choisissaient leurs proies en fonction de leur taille ou bien de leur dureté. L'animal préfère-t-il un gros papillon de nuit bien mou, ou un petit scarabée bien dur ? Mais au fait, un gros papillon est-il nécessairement plus mou qu'un petit scarabée ? Les chercheurs du Nebraska ont entrepris de découper scientifiquement 78 espèces d'insectes, principalement des coléoptères et des lépidoptères. Ils se sont vite aperçus q