Christophe Bourseiller Denoël, 321 pp., 23 euros.
Comédien, journaliste, écrivain, Christophe Bourseiller a écrit plusieurs monographies sur l'extrême gauche française - autant dire : sur l'illumination sans lendemain que furent les années 1970.
De cette même décennie, voici qu'il en présente la face sombre : le punk. Un jour de l'été 1975, dans un magasin de fringues, entre un jeune homme. Il porte un tee-shirt représentant les Pink Floyd, dont les yeux ont été arrachés, et le logo a été détourné : «Je hais les Pink Floyd.»
Le maître des lieux, l'impresario Malcolm McLaren, cherche à faire un coup commercial. Le jeune John Lydon va devenir Johnny Rotten, leader des Sex Pistols au côté de Sid Vicious, dont la figure destroy est peut-être le véritable fil conducteur du récit (il meurt le 2 février 1979).
Bourseiller raconte la déflagration punk, mélange de furie sonore, de provocations calculées, de bagarres d'ivrognes, d'overdoses, avec quelques détours drolatiques par le Paris branché et sa «comédie punk». Sur un plan musical, l'auteur balance entre une sympathie de grand frère et un énorme éclat de rire. En revanche, il suit l'idée que le punk fut d'abord une protestation métaphysique contre l'utopie hippie. «68 ou 77, choisissez votre camp.»Un témoin résume l'affaire ainsi : «Il était question de dire oui au monde moderne. Le punk [.] embrassait tout ce que les gens cultivés et les hippies détestaient : le plastique, la "junk food", les séries B, la pub, fair