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Libération

Errance du perce-oreille

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publié le 20 août 2008 à 4h40

Il se passe de drôles de trucs dans l'Arizona. En août 1986, un médecin de Phoenix, le Dr Jeffrey R. Fisher, écrivait au Western Journal of Medicine pour relater les faits suivants. «A 3 heures du matin, ma fille de 8 ans m'a tiré d'un profond sommeil. Elle était totalement bouleversée. Depuis quelques minutes elle essayait d'extraire une chose qui rampait dans le canal externe de son oreille gauche. Un examen à l'otoscope a révélé une masse sombre située près de la membrane du tympan. La brève conversation que j'ai eue ensuite avec ma fille sur l'importance d'avoir une bonne hygiène a été interrompue lorsque j'ai vu cette masse bouger.»

Jouissant d'une bonne plume, le Dr Fisher possède aussi un sens de l'humour développé. Il poursuit : «Alors, baigné dans la lumière vive de l'otoscope, un perce-oreille femelle, de la famille des Carcinophoridae, long de 20 mm s'est prudemment extrait de l'oreille, au grand soulagement de l'insecte, de l'enfant et du père.» Cette lettre au Western Journal of Medicine (vol. 145, n°2, p. 245) est le deuxième témoignage jamais enregistré sur la visite d'un perce-oreille dans une oreille humaine. Le premier venait également d'Arizona, et fut publié en 1978 dans le Rocky Mountain Medical Journal (vol. 75, pp. 37-38). Il s'agissait cette fois des aventures d'un mâle de la variété la plus commune (Forficula auricularia)qui était entré nuitamment piquer le tympan d'un étudiant de Flagstaff. Horm