Question posée par Mathilde le 27/09/2017
Bonjour,
Cette statistique citée par Benoît Hamon provient d'un ouvrage du sociologue Jean Viard, "Eloge de la mobilité", publié en 2006.
On en trouve mention dans un rapport du Sénat de 2014 sur "les politiques temporelles". Voici l' extrait en question qui permet de comprendre le calcul.
"Le temps consacré au travail a diminué. Jean Viard, dans son éloge à la mobilité2, estime qu’au XIXe siècle, l’espérance de vie d’un ouvrier ou d’un paysan était de 500 000 heures. Il travaillait 200 000 heures, soit 40% de son temps de vie et 70% de son temps éveillé. Seules 100 000 heures étaient consacrées au temps libre. En 2002, l’espérance de vie est passée à 700 000 heures. Le temps consacré au travail, pour avoir une retraite complète sur la base de 42 annuités avec une durée légale du travail de 35 heures par semaine, est de 67 000 heures. Cela représente 9% de notre temps de vie et 16% de notre vie éveillée. En ce qui concerne le temps libre, il est passé de 100 000 heures à 400 000 heures : il a été multiplié par quatre en l’espace de 150 ans."
Jean Viard intervient régulièrement sur ce thème dans les médias. Dans une récente interview accordée à la Dépêche du midi, en janvier 2017, il donnait des statistiques un peu différentes mais proches :
"Aujourd'hui, le travail est plus intensif mais plus court. C'est le hors travail, le temps libre, qui structure nos sociétés post-industrielles collaboratives. Auparavant, les sociétés agricoles puis industrielles étaient rythmées par le travail. Sous Napoléon, 70 % de la vie éveillée était consacrée au travail, 40 % avant la guerre de 14 et aujourd'hui le travail ne représente que 20 % de la vie éveillée. Le lien avec les gens et l'essentiel de nos apprentissages se structurent hors travail."
Cordialement
C.Mt
(réponse postée le 28 septembre)