Question posée par Pierre-Emmanuel le 10/10/2017

Bonjour,

Un migrant est défini par l'ONU comme une personne née dans un pays et vivant dans un autre de façon temporaire ou permanente. Cette catégorie n'existe pas dans les statistiques françaises. On parlera d'«immigrés», définis comme des «personne nées étrangères à l'étranger venues s'installer en France pour un an au moins». Le nombre d'entrées légales (qui recoupe aussi bien l'immigration professionnelle, familiale, étudiante ou liée à l'asile), a un peu augmenté ces dernières années, en raison notamment de la hausse du nombre de réfugiés. En 2015, le nombre d'immigrés entrés légalement en France était de 217 533. En 2016, il s'est hissé à 227923.

Cette hausse (+4,8% entre 2015 et 2016) s'explique donc essentillement par l'augmentation du nombre de personnes admises en France pour des raisons humanitaires (+25,5%). Cela concerne notamment les populations bénéficiant du statut de réfugié, c'est à dire ayant obtenu l'asile, ou bénéficiaires de la protection subsidiaire (un mécanisme plus large, activé en cas d'afflux de demandeurs d'asile).

Le nombre de personnes accédant chaque année au statut de réfugiés ou devenant bénéficiaires de la protection subsidiaire est passé (en comptant les décisions en appel) de 14589 en 2014 à 26499 en 2016. Soit une hausse de 80%. C'est une conséquence de la crise migratoire.

A noter que les demandeurs d'asile, même s'ils sont présents physiquement sur le territoire national, ne sont pas comptabilisés comme des immigrés, ne pouvant être considérés avant la décision concernant leur demande, comme installés en France. En France, leur nombre a beaucoup augmenté en raison de la crise migratoire. Entre 2014 et 2016, on est passé de 64811 demandes à 85726, soit une hausse de 32%. On demeure toutefois très loin de la hausse des demandes au niveau européen. Entre 2014 et 2015, le Haut Commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR) constate par exemple qu'elles ont été multipliées par 3, et atteignent les 2 millions, répartis entre 38 pays européens.

Si l'on s'intéresse à l'Union européenne uniquement, le nombre de demandeurs d'asile doublait entre 2014 et 2015, de 562 680 à 1 257 030, selon Eurostat. Il reculait légèrement l'année suivante.

Quant à l'origine des demandeurs d'asile et de ceux qui l'ont obtenu en France, elles sont renseignées dans les rapports de l'Ofpra (2015, 2016), dont voici des extraits. On le voit, en 2015, les principaux pays de provenance des demandeurs étaient le Soudan et la Syrie, et les premiers pays d'origine des demandeurs ayant obtenu l'asile étaient l'Irak, la Syrie et le Soudan. En 2016, la France a fait face à un fort afflux de demandeurs Albanais (devenu premier pays de provenance des demandeurs d'asile), mais les premiers pays d'origine des personnes ayant obtenu l'asile demeurent le Soudan, la Syrie et l'Irak.

Fabien Leboucq