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J'ai énormément de questions concernant la comptabilisation du temps de parole des partis politiques : Pendant la campagne, les interventions de Manuel Valls, Ségolène Royal... étaient-elles comptabilisées pour EN Marche ou pour Benoit Hamon et le PS ?

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publié le 21 novembre 2017 à 13h04

Question posée par Romain Goedseels le 14/11/2017

Bonjour,

Pendant la campagne présidentielle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) «a pour mission de vérifier que les chaînes de télévision et les stations de radio respectent les règles fixées pour la couverture de la campagne», à savoir l'équité du temps de parole à partir du 1er février puis l'égalité stricte dans la dernière ligne droite, à partir du 10 avril et jusqu'au second tour de l'élection présidentielle, le 7 mai. «Le principe d'équité, qui se distingue de l'égalité, garantit un accès aux antennes des radios et télévisions proportionné par rapport au « poids » politique du candidat ou du parti concerné», explique le CSA. Le principe  d'égalité, quant à lui, «permet [...] à tous les candidats - quelle que soit leur représentativité politique - de disposer du même temps de parole et du même temps d'antenne».

Pour mener à bien cette mission, le CSA recueille auprès des principales chaînes de télévision et de radio le relevé des temps de parole et des temps d’antenne des candidats et de leurs soutiens. La définition desdits soutiens est donc cruciale, surtout lors de la dernière course à l’Elysée, alors que le Parti socialiste (PS) éclatait, entre partisans du candidat socialiste désigné Benoît Hamon, sympathisants du candidat En Marche Emmanuel Macron.

Lors de la campagne pour l’élection présidentielle, étaient par exemple comptabilisés parmi les soutiens d’Emmanuel Macron, ça ne vous surprendra pas, le maire de Pau François Bayrou, la députée Marielle de Sarnez, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Économie Benjamin Griveaux, Cédric Villani… et plusieurs socialistes comme l’ex-député Christophe Caresche, l’ex-maire de Lyon et actuel ministre de l’Intérieur Gérard Collomb ou encore l’ex-ministre de la Défense et actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian.

Côté Benoît Hamon, on dénombre la maire de Lille Martine Aubry, l’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, l’ex-députée Aurélie Filippetti, l’ex-ministre de l’Agriculture pourtant réticent Stéphane Le Foll, l’économiste Thomas Piketty ou encore l’ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira.

Plusieurs personnalités ont eu un positionnement transverse, comme celles que vous citez, l’ex-Premier ministre et candidat malheureux à la primaire socialiste Manuel Valls, qui a fini par affirmer qu’il ne voterait pas Benoît Hamon le 29 mars et appeler à voter pour Emmanuel Macron dans une lettre à ses électeurs le 18 avril ; et Ségolène Royal, ex-ministre de l’Environnement qui ne cachait pas sa réserve à l’égard du socialiste et sa sympathie pour le candidat En Marche.

Pour Manuel Valls, la campagne a été mouvementée. Le second tour de la primaire de la gauche ayant eu lieu le 29 janvier, le décompte du temps de parole pour la campagne commence trois jours plus tard, le 1er février. Il affiche alors un bref soutien de façade à Benoît Hamon, le temps d’accumuler un temps de parole de… 6 minutes pour le camp Hamon. Son rapide revirement le conduit ensuite à accumuler un temps de parole comptabilisé pour l’ardoise de Macron nettement plus important, de 2 heures et 42 minutes.

Quant à Ségolène Royal, elle a été comptabilisée PS lors de la campagne, donc théoriquement dans le camp de Benoît Hamon. Mais la durée concernée est là aussi de seulement 6 minutes entre le 1er février et le 21 avril, note le CSA, qui précise que les temps ne sont comptabilisés que lorsque le soutien est explicite et non-ambigu. D'où le peu de minutes attribuées à Hamon au nom de Ségolène Royal, qui déclarait début avril être «bienveillante» à l'égard du candidat socialiste mais prévenait qu'il fallait rester «réaliste».

Si vous avez d’autres questions concernant le temps de parole, n’hésitez pas.

Cordialement,

V. G.

Réponse publiée le 21 novembre 2017