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Beaucoup de chiffres circulent sur les évenement en Birmanie. Pouvez-vous nous éclairer sur le nombre de morts parmi les musulmans rohingyas ces derniers mois?

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publié le 6 décembre 2017 à 12h54

Question posée par Luigi le 05/12/2017

Bonjour,

Il n'existe pas de bilan officiel fiable sur le nombre de morts Rohingyas en Birmanie. En septembre, la rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, estimait que plus d'un millier de personnes pouvaient avoir été tuées.

Jeudi 14 décembre, Médecins sans frontières a publié un rapport estimant que «au moins 6 700 Rohingyas ont été tués en août et septembre dans l'Etat de Rakhine, dont 730 enfants». «Les nombres de décès sont vraisemblablement sous-estimés parce que nous n'avons pas enquêté dans tous les camps de réfugiés au Bangladesh et que les études n'incluent pas les familles qui n'ont jamais pu sortir du Myanmar», précise MSF.

De leur côté, les autorités birmanes font état de 432 morts, dont 387 «terroristes». «Il est fort possible que ces chiffres soient sous-estimés», a nuancé la rapporteuse de l'Onu, mettant en avant la difficulté à avoir des informations: «ce qui est malheureux, ce qui est grave, c'est que nous ne puissions les vérifier parce que nous n'avons pas accès.»

Au 2 décembre, l'Onu dénombrait 626 000 réfugiés Rohingyas déplacés au Bangladesh depuis octobre 2016, et surtout depuis les violences du 25 août.

Mardi 5 décembre, le haut commissaire aux droits de l'homme de l'Onu Zeid Ra'ad Al Hussein a appelé à l'ouverture d'une enquête internationale en parlant «d'éléments de génocide».

Voici qu'a déclaré le haut commissaire aux droits de l'homme :

Les autorités du Myanmar ayant refusé de donner accès à l'Etat Rakhine à mon bureau, j'ai envoyé trois équipes au Bangladesh pour surveiller la situation et interviewer des réfugiés. Des témoins présents dans différents lieux ont fourni des rapports concordants d'actes de barbarie brutale commis contre les Rohingyas, de personnes ont été brûlées vives dans leurs maisons; de meurtres d'enfants et d'adultes, de tirs à vue de citoyens en fuite, des viols généralisés de femmes et de fillettes; et l'incendie et destruction de maisons, d'écoles, de marchés et de mosquées (...)

Compte tenu des décennies d'apatridie et considérant la discrimination systématique dont sont victimes les Rohingyas, les tortures ou mauvais traitements, les déplacements forcés et la destruction systématique des villages, est-ce que quelqu'un peut nier la présence possible d'éléments de génocide ?

En septembre, il avait déjà qualifié la situation d' «exemple classique de nettoyage ethnique».

Cordialement,

P.M

Mise à jour mercredi 14 décembre avec ajout du rapport de MSF.