Question posée par Maxime le 01/01/2018
Bonjour,
Effectivement, comme le montre une vidéo, qui a largement été diffusée sur les réseaux sociaux, une policière a été frappée au sol par plusieurs individus à Champigny le soir du 31 décembre. Cette aggression a eu lieu en marge d'une soirée de réveillon, que la revue de presse proche de l'extrême-droite Fdesouche.com a surnommé "la soirée "Faceblack". FDesouche a été l'un des premiers sites à relayer des vidéos des émeutes postées sur le réseau social Snapchat.
Une soirée de réveillon organisée par le créateur du groupe Facebook "Faceblack.com"
Le surnom "soirée Faceblack" tire son origine du groupe Facebook secret "FACEBLACK.COM", qui rassemble plus de 28 000 personnes. Ce groupe de discussion (on y trouve aussi bien des publicités que des vidéos humoristiques, des morceaux de musique ou des fictions) est géré par un homme appelé Djibril, qui se présente sur Facebook comme une personne organisant des soirées avec sa page "Dynasty événements". Check News a pu trouver le flyer de la soirée du réveillon ainsi que le texte annonçant la soirée sur Facebook, dont nous avons effacé les numéros de téléphone indiqués par respect des données privées.
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Contrairement à ce qu'ont pu affirmer certaines personnes sur les réseaux sociaux, la soirée n'était pas réservée uniquement aux personnes noires. Aucune non-mixité n'a été annoncée sur le flyer ou sur les réseaux sociaux. Si elle est surnommée «faceblack», c'est surtout dû au fait que l'événement a été partagé sur le groupe secret du même nom.
Check News a pu interoger plusieurs personnes qui étaient présentes à Champigny ce soir-là. Un homme, qui a filmé l'effondrement d'un mur avant minuit, raconte qu'il y avait «un peu de tout» à l'intérieur. Ceci nous est également confirmé par deux autres hommes, Ali et Izac, qui se trouvaient à l'extérieur ce soir-là. Tous deux ont entendu parler de la soirée sur Snapchat et expliquent qu'on trouvait des personnes venues de toute l'Ile-de-France et de toutes origines dans la queue. Izac raconte s'être rendu à la soirée en voiture vers 23 heures puis avoir décidé de faire demi-tour. «Vu la grosse quantité de gens que j'ai pu voir, je me disais que ça allait finir en bagarre» confie le jeune homme qui a finalement passé le réveillon à une autre fête dans les Yvelines.
Pourquoi il y avait-t-il autant de monde?
A l'origine le flyer annonçait une capacité d'accueil de 800 personnes. Comme l'indique les témoignages récoltés par Check News, l'évènement au tarif très attrayant (5 euros pour les femmes et 15 euros pour les hommes avant minuit) a été partagé sur le groupe «Faceblack,com» et ses 28 000 membres. Grâce au bouche à oreille mais aussi à beaucoup de promotion sur le réseau social Snapchat, trés populaire auprès des jeunes, il a attiré une foule comptant de nombreux mineurs, qui se sont amassés à Champigny. Après avoir fait la queue dans le froid et comprenant qu'ils ne pourraient pas rentrer pour les douze coups de minuits, des mouvements de foule ont eu lieu. Parmi les débordements, on compte un mur effondré par les personnes se trouvant dehors, une femme piétinée (et dont la rumeur a laissé croire qu'elle était morte alors qu'elle est finalement sortie de l'hôpital). Ayant perdu le contrôle de la situation, les vigiles ont contacté la police qui a gazé l'attroupement, qui s'en est ensuite pris à eux et qui ont également dégradé plusieurs voitures garées aux alentours de la salle de fête.
Check News a tenté de contacter à plusieurs reprises l'organisateur de la soirée, qui n'a répondu à aucun de nos appels, SMS ou messages adressés sur Facebook.
Cordialement,
Jacques Pezet