Question posée par Quentin Pugeat le 12/02/2018
Bonjour,
En janvier 2017, Libération avait consacré un article très complet sur la place qu'occupent les «thérapies de conversion» en France, suite à leur interdiction à Malte. Les journalistes Pierre de Boissieu et Florian Bardou y interrogeaient plusieurs représentants des mouvements militants LGBT, qui s'accordaient pour dire que ces «thérapies» censées remettre les homosexuels dans le droit chemin n'occupent qu'une place marginale en France. Louis-Georges Tin, auteur du du Dictionnaire de l'homophobie (Presses universitaires de France, 2003) les comptait sur une main : «En France, il y a cinq ou six groupes qui pratiquent des "thérapies" de conversion», tandis que Frédéric Hay, président de l'association d'Aide et de défense homosexuelle pour l'égalité des orientations sexuelles (Adhéos), estimait que leur présence était «plutôt contenue» dans l'Hexagone.
Libération notait que ces groupes de conversion se faisaient aujourd'hui plus discrets dans leurs prospectus, que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) les surveillait, même si elles n'étaient pas interdites par la loi. Sur la question d'une législation, les journalistes de Libération notaient d'ailleurs qu'un débat existait entre militants LGBT pour savoir si légiférer ne risquait pas de donner trop d'écho, voire à légitimer un phénomène sectaire.
L'article évoquait une pétition «pour l'interdiction des des thérapies de conversion en France» adressée au gouvernement sur Change.org en décembre 2016.
Un an plus tard, la pétition est toujours en cours et frôle les 50.000 signatures. Dans une mise à jour publiée le 7 février 2018, l'auteur de la pétition Aurélien Heiligenstein continue de militer en faveur d'une interdiction et déclare avoir pris contact avec la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon (LREM). Il cherche désormais des témoignages de personne ayant subi une thérapies de conversion en France, pour donner de la force à son combat.
En résumé : contrairement à Malte, les «thérapies de conversion» censées transformer les homosexuels en hétérosexuels ne sont pas interdites en France
Cordialement,
Jacques Pezet