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Un ministre britannique a t-il réellement démissionné pour être arrivé une minute en retard au Parlement ?

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publié le 20 février 2018 à 16h25

Question posée par Julien le 20/02/2018

Bonjour,

Votre question fait référence à cette scène du 31 janvier, dans laquelle le ministre d'Etat au département du développement international, Lord Michael Bates, présente sa démission devant la chambre des Lords britannique.

Le motif ? Un retard d'une minute (lit-on en France) ou de deux minutes (dit le Washington Post) lors d'une séance de questions au gouvernement. Voici la traduction de sa brève allocution :

Si vous me le permettez, je voudrais présenter mes plus sincères excuses à la Baronesse Lister, pour mon manque de courtoisie : je n'étais pas à ma place pour répondre à sa question sur un sujet très important, au début de la séance de questions. Pendant 5 ans, j'ai eu le privilège de répondre aux questions, depuis le banc des ministres, au nom du gouvernement. J'ai toujours pensé que nous devions nous en tenir aux plus hauts standards de courtoisie et de respect quand on répond aux questions légitimes de la Législature au nom du gouvernement. Je suis terriblement honteux de n'avoir pas été à ma place et par conséquent, je me dois de vous présenter ma démission [brouhaha] avec effet immédiat. Je vous présente mes excuses.

Dès qu'il prononce ces derniers mots, la salle s'agite, et on entend des parlementaires lui demander de ne pas quitter son poste.

Successivement responsable de la majorité (whip), parlementaire sous l'autorité du secrétaire d'Etat à l'information criminelle puis ministre d'Etat depuis 2016, Lord Michael Bates était reconnu par ses pairs, comme par ses adversaires. «Il est le dernier des ministres dont je voudrais causer la démission», a ainsi déclaré au Guardian la Baronnesse Lister, la Lord britannique travailliste qui a posé la question à laquelle Lord Bates n'a pas pu répondre à cause de son retard. La cheffe de file de l'opposition dans la chambre des Lords, la Baronesse Smith of Basildon a par ailleurs ajouté, au cours de la séance du 31 janvier : «Une excuse de la part de Lord Bates était parfaitement suffisante. C'était un manque de courtoisie mineur, dont nous pouvons toutes et tous être coupable une fois de temps en temps.»

La première ministre britannique Theresa May, par la voix d'un de ses porte-parole, a par ailleurs annoncé que la démission de Bates était refusée dès le soir de l'incident car ce départ était «non-nécessaire» : «En tant que ministre travailleur et diligent, il est cohérent qu'il aborde avec tant de sérieux la question de ses reponsabilités face au Parlement», précise le 10 Downing Street. Lord Bates est donc toujours en poste.

Fabien Leboucq