Question posée par Pierre Lintre le 22/02/2018
Bonjour,
Votre question fait suite à une déclaration de Bruno Julliard, maire adjoint de Paris, au micro d'Europe 1 :
<em>«Après l'échange que nous avons eu hier soir [avec le préfet de police], nous avons de bons espoirs, et après l'échange surtout que la maire de Paris a eu longuement hier avec Nicolas Hulot, qui la soutient dans cette perspective, de maintenir la piétonnisation.»</em>
Et d'ajouter :
«<em>Nous sommes assez confiants que le soutien de l'Etat, que nous avions il y a deux ans, que nous avions l'année dernière, que nous avons encore aujourd'hui, nous permette de maintenir cette perspective.</em>»
Le cabinet du ministère de la Transition écologique et solidaire nous a confirmé l'entretien entre le ministre et Anne Hidalgo mercredi, ainsi que la teneur des propos tenus par Nicolas Hulot :
«Nicolas Hulot a dit à Anne Hidalgo qu'il partageait les objectifs de lutte contre la pollution, parce que c'est un objectif majeur. Il lui a dit qu'il soutenait son action et ce qu'elle mettait en place, comme il soutient toutes les initiatives des maires allant dans ce sens, même si chaque action précise relève des prérogatives municipales.»
Une position proche de celle qu'avait tenue le ministre en septembre, lors d'un face-à-face avec des lecteurs du Parisien. Nicolas Hulot s'était effectivement montré plutôt favorable à la fermeture des voies sur berges, même s'il ne l'avait pas dit explicitement. A la question d'un lecteur : «Je suis parisien, je n'ai pas de voiture et prends les transports en commun. Mais pensez-vous qu'une politique de la ville qui restreint les voies de circulation automobile, en créant plus de bouchons, avant d'améliorer les transports en commun, soit une politique de bon sens écologique ?» Nicolas Hulot avait répondu :
«Je comprends que la situation ne fasse pas actuellement consensus. Et je me mets à la place de la personne que l'on a encouragée pendant des décennies à acheter du diesel par une incitation fiscale et que le prix de l'immobilier a repoussée au-delà de la périphérie des villes. Je comprends aussi les gens qui n'ont pas accès à l'emploi parce qu'ils n'ont pas de moyen de transport pour y accéder. Je ne veux pas que l'on place tous ces gens dans une impasse. C'est la raison pour laquelle nous allons accompagner et aider financièrement à changer les véhicules pour pouvoir continuer d'accéder aux centres-villes. Mais j'ai une priorité : la santé des Français. Or on sait le nombre de décès prématurés, les souffrances, les pathologies que la pollution atmosphérique occasionne. Nous n'en serions pas là si l'on avait anticipé les choses, en aménageant plus tôt des modes de transport doux et en imposant des normes plus strictes aux industriels. Je regrette que l'on ait cédé pendant longtemps à l'influence des lobbys. Et ce n'est pas un mot abstrait. Ces lobbys, je peux les sentir en permanence sur mes épaules.»
En résumé, la mairie de Paris peut effectivement se prévaloir du soutien du ministre de la Transition écologique et solidaire.
Cordialement,
C.Mt