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Où va l'argent des amendes distribuées par la LFP aux clubs sanctionnés pour usage de fumigènes ?

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publié le 12 mars 2018 à 15h47

Question posée par GrandBarboton le 08/03/2018

Bonjour,

Pour répondre à votre question, CheckNews a contacté la Ligue de football professionnelle (LFP). Qui répond : «Le montant des amendes versées par les clubs servent à financer les programmes RSE [Responsabilité Sociale des Entreprises] de la LFP».

Exemple de programme : «Un but pour elles», où chaque but marqué lors d'une journée de ligue 1 est converti en chèque de 500 euros, le tout reversé à des clubs désirant promouvoir la féminisation du football. En 2017, l'AS Beauvais Oise, le Futsal Saône Mont d'Or, l'AS Portet Carrefour Récébédou, Bourges 18, et l'Union Sportive Saint-Omer s'étaient partagés les 32 000 euros récoltés. Autre programme financé grâce à cet argent : le partenariat avec Les Restos du coeur qui permet, selon la LFP, d'offrir aux Restos 300 000 repas par saison.

La LFP est, en revanche, beaucoup moins bavarde sur les montants récoltés «grâce» à ces amendes. «Nous ne communiquons pas ces chiffres».

500 euros en Ligue des champions, 250 euros en Ligue 1

A combien s'élèvent ces amendes ? En Europa League ou en Ligue des champions, c'est écrit noir sur blanc page 46 du règlement disciplinaire de l'UEFA : l'amende est de 500 euros par fumigène. En cas de récidive, l'amende monte à 750 euros (par fumigène, toujours).

Et en Ligue 1 ? Là aussi, la LFP botte en touche : «Il existe un barème, mais nous ne le communiquons pas».

Contacté par CheckNews, un club de Ligue 1, désirant rester anonyme, vend la mèche : dans les stades françaises, l'amende est côtée à 250 euros par fumigène. En fonction du nombre de fumigènes, de la volonté, ou non, du club de lutter contre (en interceptant, par exemple, des fumigènes à l'entrée du stade), mais aussi en fonction aussi du passif du club, l'amende peut être revu à la hausse, ou à la baisse. De fait, la Ligue n'a jamais communiqué clairement à ce sujet, entretenant le sentiment, parmi plusieurs clubs de Ligue 1, que les amendes étaient distribuées à la tête du client.

Pour rappel, les fumigènes sont prohibés dans les enceintes sportives depuis la loi Alliot-Marie de décembre 1993. Leur introduction, détention ou usage est puni de trois ans d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

Début février, après 24 journées, selon les chiffres fournis par L'Equipe, 1502 fumigènes avaient été craqués dans des stades de Ligue 1, contre 679 la saison passée à la même époque. Marseille était alors en tête de ce classement avec 384 fumigènes. Suivaient Saint-Etienne, Bordeaux, Lyon et le PSG.

Bien cordialement,

Robin Andraca