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Comment ont-été utilisés les bénéfices du film «Merci Patron»?

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publié le 15 mars 2018 à 14h24

Question posée par Kerbran le 10/03/2018

Bonjour,

Pour répondre à votre question, nous avons contacté l'équipe de François Ruffin. Qui nous a transmis, par mail, le détail des bénéfices réalisés par Merci Patron, et la façon dont ils ont été, à ce jour, à répartis.

Merci Patron, le film documentaire, récompensé aux Césars, a rapporté 3 110 030 euros, au total. Cette somme correspond à l'ensemble des recettes encaissées par les cinémas. Une partie de cette somme va à la SACEM, au CNC, aux exploitants. Le reste (environ 1 700 000 euros) est ensuite encaissé par le distributeur du film, Jour2Fête. Puis redispatché entre le distributeur, le co-distributeur (Les 400 clous) et les co-producteurs (1001 Productions, Les 400 Clous et François Ruffin).

Derrière Les Quatre Cents Clous : plusieurs membres de Fakir, dont François Ruffin, qui ont créé cette société de production, le CNC ne reconnaissant pas les associations comme société de production.

«Nous avons donc dû créer une SARL à 45 000 € de capital, apportés par François Ruffin (33 750 €), Fakir (6750 €) et Johanna Silva (4 500 €)», explique cette dernière, gérante bénévole des Quatre Cent Clous. «Son objet social est la réalisation de films. Ses statuts lui interdisent de reverser des dividendes», complète Johanna Silva, par ailleurs journaliste à Fakir et assistante parlementaire du député Ruffin.

A ce jour, Les Quatre Cents Clous a reçu 179 718 euros en tant que co-producteur, et 304 784 euros en tant que co-distributeur. Soit un total de près de 500 000 euros (484 502 euros pour être précis). Cette somme reste pour l'instant dans les caisses de la société pour financer, dans le futur, d'autres projets audiovisuels. Rien ne semble prévu pour l'instant.

De son côté, François Ruffin a reçu 143 528 euros en tant que co-producteur. «Dont un peu plus de la moitié partiront en impôts, cotisations, etc. Il est prévu qu'il touche la même somme en 2018», détaille Silva.

Deux embauches à Fakir et un 20m² à Paris

De son côté, l'association Fakir affirme avoir vendu 12 000 DVDs du film, pour un bénéfice de 60 000 euros environ. Le nombre d'abonnés au journal, de 6 500 depuis plusieurs années, est passé à 20 828 en 2018. Et les ventes en kiosques ont triplé en moyenne, l'association annonçant 18 000 ventes en moyenne par numéro. Suffisant pour «consolider la santé financière de Fakir, embaucher deux nouvelles personnes, et acheter un pied-à- terre (de 20 m2) à Paris», explique Silva. Avant Merci Patron, deux personnes étaient salariés à temps plein au journal. Elles sont désormais quatre. Le studio, situé près de Gare du Nord, permet d'accueillir des bénévoles, des journalistes ou des stagiaires qui travaillent pour Fakir. Et permet de stocker des livres, ou des journaux.

On résume donc : la majeure partie des bénéfices réalisés grâce à Merci Patron restent, pour l'instant, dans les caisses de la société de production Les Quatre Cent Clous, créée pour l'occasion. Pourquoi ne pas avoir investi davantage dans Fakir ? «Administrativement, déjà, ça aurait été compliqué. Et puis Fakir étant déjà en positif à l'époque, les impôts sur les bénéfices auraient été conséquents», répond la gérante, bénévole, de la société. Ce sont les ventes des DVD, et l'explosion des abonnements, qui ont permis à Fakir de grossir ses effectifs, et d'acheter un studio sur Paris pour loger les employés de Fakir (basé à Amiens), et stocker du matériel.

Bien cordialement,

Robin Andraca