Question posée par Simon le 10/04/2018
Bonjour,
A ce jour, le Congrès américain (qui comprend deux chambres, le Sénat et la Chambre des représentants) a seulement auditionné Marc Zuckerberg, le PDG de Facebook, dans cette affaire.
Quelques minutes avant de lui donner la parole, mardi 10 avril, le sénateur républicain John Thune (Dakota du Sud) a expliqué avoir l'intention d'auditionner aussi Cambridge Analytica, sans dire quand. «Il reste beaucoup de questions concernant le comportement de Cambridge Analytica, et nous espérons pouvoir auditionner dans le futur Cambridge, et d'autres entreprises», a-t-il déclaré. Un peu plus tard, son homologue démocrate Bill Nelson (Floride) a ajouté : «Comme nous ne savons toujours pas ce que Cambridge Analytica a fait de ces données, et comme l'a déjà dit Mr. Thune, nous aimerions aussi les entendre, dans une autre audition». Il semblerait donc que cela soit prévu, mais les sénateurs n'ont pas précisé quand. Et ont préféré entendre Zuckerberg d'abord.
Au sujet d'une éventuelle audition de l'équipe de Trump, qui a fait appel à cette société pendant la campagne présidentielle de 2016, rien, à notre connaissance, n'a été communiqué pour l'heure. Rappelons que l'entourage du président américain fait déjà l'objet d'une enquête du FBI dans le cadre d'une éventuelle ingérence russe pendant la campagne de 2016.
Pour celles et ceux qui auraient loupé le début de l'affaire : le scandale Cambridge Analytica, révélé par le Guardian et le New York Times il y a deux semaines, remonte à 2013. Cette année-là, l'entreprise anglaise d'analyse de données aspire les données de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook. Comment ? En proposant sur le réseau social un test de personnalité, que les internautes ont rempli, sans se douter que toutes leurs données personnelles, et celles de leurs amis, étaient aspirées par l'entreprise.
Ces données ont permis à Cambridge Analytica de se constituer une immense base de données. Selon le New York Times, l'équipe de Trump a fait appel à cette entreprise pour les utiliser pendant la campagne de 2016 afin de cibler des internautes et déterminer les régions où les discours de Trump seraient les plus efficaces. Selon Christopher Wylie, 28 ans, ex-directeur de recherche de Cambridge Analytica, interviewé par Libération, ces données ont aussi été utilisées par camp du «Leave» pendant le référendum sur le Brexit. Selon lui, sans ces données, les partisans du Brexit n'auraient jamais pu l'emporter.
Au Royaume-Uni, l'autorité britannique de protection des données personnelles a ouvert une enquête sur le rôle de cette entreprise lors de la campagne du Brexit.
Aux Etats-Unis, c'est la Federal Trade Commission (FTC), régulateur du commerce aux Etats-Unis, qui s'est saisie du dossier et va enquêter sur la protection des données personnelles chez Facebook.
Après avoir été entendu par le Sénat, mardi, Mark Zuckerberg a été auditionné mercredi par la Chambre des représentants.
Bien cordialement,
Robin A.