Question posée par B le 16/04/2018
Bonjour,
Une simple recherche sur Internet permet en effet de vérifier que le site internet des jeunes socialistes n'est, en effet, plus accessible. En témoigne cette capture d'écran :
Contacté par Checknews, Gandi.net, le bureau d'enregistrement du nom de domaine « jeunes-socialiste.fr » indique : «Le titulaire de ce nom de domaine n'a pas procédé à son renouvellement dans le délai imparti, soit au 15 avril 2018. Dès lors, le nom de domaine ainsi que tous les services associés sont donc suspendus». En clair, le titulaire du site internet, c'est-à-dire le MSJ, n'a pas renouvelé la licence d'utilisation du site internet, d'où l'impossibilité pour les internautes de s'y rendre aujourd'hui.
Contacté par CheckNews, Benjamin Couble, en charge de la communication du MJS indique que le renouvellement du nom de domaine n'a pas pu être effectué puisque les codes d'accès au site d'enregistrement et de renouvellement du nom de domaine (gandi.net) a été modifié. «Le mot de passe a été changé il y a douze jours». Il affirme que ce n'est pas lui qui l'a modifié et qu'il ne connaît pas le nouveau mot de passe. Il n'a donc pas pu accéder au comtpe du MJS sur gandi.net pour effectuer le paiement nécessaire au renouvellement de domaine. Or, comme l'indique gandi.net, si le renouvellement du nom de domaine n'est pas effectué dans le délai imparti (le 15 avril dans ce cas précis), le nom de domaine est suspendu. Pas de renouvellement, plus de site.
En interne, les jeunes socialistes, se renvoient la balle. Un camp accusant l'autre d'avoir piraté le site internet. Anodin à première vue, l'imbroglio autour de ce site internet reflète en fait la guerre interne qui se joue au MJS depuis plusieurs semaines.
Scission au MJS
A l'occasion du Congrès du MJS le 10 et 11 février dernier, Roxane Lundy est élue présidente du mouvement. Un mois plus tard, elle annonce au Monde qu'elle et une partie du bureau national des jeunes socialistes quittent le PS. Désormais, elle militera pour le mouvement Génération.s de Benoît Hamon. Dans la foulée, un communiqué de presse du MJS annonce que le mouvement prend son indépendance vis-à-vis du Parti Socialiste. Cette décision est contestée par une partie des membres du MJS qui eux, revendiquent encore un attachement au PS.
Depuis, il y a scission entre d'un côté les jeunes socialistes « pro-PS », qui ont mis en place une direction collégiale le 7 avril dernier, et de l'autre, les anti-PS, menés par Roxane Lundy.
Contacté par Checknews, Eliott Pavia, actuel membre de la direction collégiale des Jeunes socialistes (de la branche pro-PS), accuse Roxane Lundy d'avoir «confisqué» les codes du site internet des jeunes socialistes, ainsi que d'avoir «verrouillé» la page Wikipédia du mouvement. Pire encore, Eliott Pavia est persuadé que ce blocage est instrumentalisé par Benoît Hamon en personne. « Notre solution idéale serait de tout récupérer à l'amiable, mais si elle [Roxane Lundy] refuse, on envisage toutes les poursuites judiciaires pour les récupérer », conclut-il.
Selon Roxane Lundy, présidente du MJS, l'origine de ce blocage pourrait à l'inverse venir du Parti Socialiste. «Notre compte Twitter avait déjà été piraté pour publier un message de félicitations à Olivier Faure pour son élection [à la tête du PS] », se souvient-elle. C'était le 30 mars dernier. Depuis, aucun tweet sur le compte du MJS. Au journal l'Express, le 7 avril, un proche du MJS affirmait que la présidente du MJS et ses équipes avaient perdu le contrôle de leur compte Twitter au profit des partisans de Solférino.
Côté PS, « on ne savait même pas que le site du MJS était indisponible ». Et d'ajouter : « Le PS n'a rien à voir avec le site ».
En résumé, le site des jeunes socialistes est indisponible car sa licence n'a pas été renouvelée à temps. Les jeunes socialistes fidèles au PS accusent ceux ayant rejoint le mouvement de Benoît Hamon d'avoir changé les codes d'accès au site, et ces derniers soupçonnent carrément le PS d'être à l'origine de ce changement de codes. Aucune de ces affirmations n'a pu être vérifiée par CheckNews.
Cordialement,
Marie-Perrine Tanguy