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Des cellules psychologiques ont-elles été mises en place pour l'annonce des résultats de Parcoursup ?

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publié le 22 mai 2018 à 9h25

Question posée par Jean le 20/05/2018

Bonjour,

Vous nous avez demandé : «Est-il exact que le ministère de l'Enseignement supérieur a demandé aux lycées de mettre en place des cellules psychologiques pour prendre en charge les élèves après l'annonce des résultats de Parcoursup ?».

Vous nous posez cette question alors que les 810 000 élèves de terminale et étudiants en réorientation attendent ce mardi 22 mai les premiers résultats de leurs souhaits d’affectation dans le supérieur.

Un accompagnement est bien proposé

A l'approche des résultats, des rumeurs affirment que des cellules psychologiques ont été mises en place.

Depuis le lancement de la plateforme, des initiatives ont bien été mises en place dans les établissement et au niveau des académies pour accompagner les élèves, mais le ministère, contacté par CheckNews conteste l'appellation «cellules psychologiques»

«Les "cellules d'écoute" ont un sens bien précis qui n'a absolument rien à voir avec le conseil aux élèves sur la procédure d'accès à l'enseignement supérieur. Dans le cadre de Parcoursup, les temps d'échanges sont organisés dans chaque lycée, pour écouter les lycéens mais aussi les encourager, les féliciter et les soutenir (comme les professeurs principaux le font depuis septembre dernier)», explique-t-il.

Par exemple, le Centre d'information et d'orientation (CIO) du Havre proposait en janvier un entretien individuel avec un psychologue de l'Éducation nationale. Le CIO de Nancy proposait aussi des ateliers gratuits «sos orientation terminale» animés par les conseillers-psychologues du centre.

L'accompagnement doit se poursuivre après l'annonce des premiers résultats. Il a notamment été annoncé par le compte twitter de la plateforme Parcoursup lundi 21 mai.

Le ministère indique préparer «depuis des mois (...) la phase du 22 mai avec beaucoup d'attention, et en relation avec des professionnels, chefs d'établissement ou, professeurs principaux» pour que «chaque candidat qui en a besoin soit accompagné, suivi par les équipes éducatives du lycée, par les conseillers de Parcoursup ou par son entourage».

Le classement a un «côté hyperviolent»

L'annonce des résultats est particulièrement redoutée alors que la loi «orientation et réussite des étudiants» (ORE) qui prévoit le remplacement le service d'admission post-bac par Parcoursup a été mise en place rapidement après son adoption le 15 février, rappelions-nous dans Libération. La fédération Solidaires étudiant se demande dans un communiqué si la plateforme ne va pas « exploser le 22 mai». Elle s'inquiète notamment du nombre d'élèves qui va se retrouver sans réponse positive mardi soir.

Une enseignante chargée d'effectuer la sélection des dossiers témoignait dans Libération, du «côté hyperviolent à opérer un classement» alors que les différences entre les élèves sont parfois ténues. Et ce d'autant plus que certains critères de sélection n'étaient pas connus des candidats au moment du choix des établissements, comme le taux de sectorisation :

«Nous avons appris le taux de sectorisation seulement le 14 mai : ce qui veut dire que beaucoup de dossiers que nous avons épluchés et pris soin de classer seront écartés automatiquement car ils sont hors secteur… Les élèves ignoraient ce critère au moment de faire leurs vœux. C'est honteux», estime-t-elle.

Rappelons qu'à chacun des voeux, l'élève reçevra une réponse : positive; positive mais conditionnée; négative ou «en attente». Ces résultats ne sont pas donné d'un seul coup aujourd'hui et pourront évoluer jusqu'à la fin de la procédure le 21 septembre. Ainsi, beaucoup de candidats risquent de se retrouver avec des voeux «en attente», c'est-à-dire sans réponse ce soir, et dans les mois qui viennent. Le ministère espère néanmoins «que les deux tiers des candidats aient au moins un «oui» la semaine du bac».

En résumé : un accompagnement des élèves et des parents a bien été mis en place, parfois avec des conseillers d'orientation psychologues, mais le ministère réfute formellement l'appellation de «cellules psychologiques» ou «cellule d'écoute».

Cordialement,

Emma Donada