Question posée par le 18/05/2018

Bonjour,

Les dossiers des élèves de terminale et des étudiants en réorientation ont été jugés sur différents critères explicités par les établissements au moment de la formulation des voeux.

Pour mémoire, l'examen des voeux s'opère en deux temps. D'abord, les commissions pédogogiques au sein des établissement examinent les dossiers et opèrent un premier classement, selon des modalités propres. Puis, un alogrithme national pondère les résultats en fonction du taux de boursiers et du secteur. C'est dans la première partie que le redoublement peut être pris en compte.

Sur les réseaux sociaux des étudiants s'en sont particulièrement inquiété. Certains établissements indiquaient effectivement que le redoublement était pénalisé par la plateforme, comme ce fut le cas pour cet élève.

Dans le descriptif des «éléments pris en compte pour l'examen du dossier», l'IUT en question indique qu'«un redoublement bien que non rédhibitoire, génère automatiquement un malus sur la moyenne calculée par Parcoursup». Le compte Twitter du Parcoursup avait alors directement répondu au tweet en démentant cette information puisqu'«aucun malus» ne pouvait être attribué aux dossiers.

Contacté par CheckNews, le ministère confirme bien qu'il est «impossible de mettre un malus aux candidats pour une question de redoublement ou tout autre critère ! Cette pratique existait sur APB et n'est plus valable ni permise cette année, même dans les outils facultatifs d'aide à la décision, mis en place par les universités lors des commissions d'examen des vœux». 

Pour Julien Gossa, maître de conférence à l'Université de Strasbourg et animateur d'un blog spécialisé, la réponse n'est pas aussi simple. «Nous ne pouvons plus mettre de point négatif, mais uniquement des points positif», indique-t-il à CheckNews. «Cela ne change rien qu'on mette -0,5 point à un dossier ou que l'on mette +0,5 point à tous les autres», explique-t-il. «La suppression des malus est contournée immédiatement par les équipes pédagogiques», observe-t-il.

Il prend notamment l'exemple de points bonus attribués pour prendre en compte le comportement :

«On peut mettre deux points pour un comportement positif, un point pour une comportement neutre et 0 points pour un comportement négatif». Ainsi, certaines universités peuvent théoriquement pénaliser le redoublement. Ajoutons que les dossiers de redoublants sont «marqués» par une lettre («P» ou «T»). Au départ, ce «marqueur» doit permettre de signaler les parcours spécifiques pour mieux calculer les moyennes (par exemple si un élève a fait deux terminales, il faut choisir la note prise en compte). Impossible de savoir cependant si cet élément a défavorisé le candidat puisque les universités ne sont pas obligées de communiquer leurs critères ni leurs algorithmes locaux s'il y en a.

Globalement les universités ont les mains libres pour effectuer leur choix. «Dans les outils, la commission peut ajouter toutes les notes qu'elle souhaite à la moyenne, ensuite choisir la pondération».

De plus, l'établissement peut télécharger les données de Parcoursup et ensuite les entrer dans un autre logiciel de tri, d'après Julien Gossa.  «Le ministère a fourni des outils, mais aucun cadrage national», résume le maître de conférence.

Cordialement,

Emma Donada