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Pourquoi l'opposition vénézuelienne a refusé la présence d'observateurs électoraux pour la présidentielle ?

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publié le 23 mai 2018 à 14h52

Question posée par Doria le 23/05/2018

Bonjour,

Le dimanche 20 mai, le président vénézuélien Nicolas Maduro a été réélu avec 68% des voix. Comme nous vous l'expliquions dans une précédente réponse, l'opposition de droite a boycotté le scrutin, auquel a participé moins d'un électeur sur deux. Coalisés dans la Table d'unité démocratique, la MUD, les partis d'opposition ont déclaré ne pas vouloir, en jouant le jeu des élections, apporter du crédit au processus électoral, qu'ils estiment faussé. Dans cette optique, la député d'opposition Desla Solorzano lançait, dès le mois de mars: «Nous demandons aux Nations unies de ne pas valider la fraude électorale de mai» et donc de ne pas envoyer une délégation d'observateurs.

L'ONU n'a finalement pas envoyé d'observateurs (même si le camp Maduro le réclamait). Idem pour l'Union européenne et les Etats-Unis. Des observateurs internationaux étaient toutefois présents:

Des membres du Ceela, le conseil des spécialistes des élections d'Amérique latine, un organe non-exempt de critiques, comme nous vous l'expliquions dans une précédente réponse CheckNews, ont validé l'élection.

Des représentants de Common Frontier, un groupe canadien réunissant plusieurs organisations de la société civile et syndicats, qui explique sur son site chercher des «alternatives» au libre-échange nord-américain, étaient aussi sur place. Au nombre de 7, selon Radio Canada International, ils n'ont «remarqué aucune irrégularité, intimidation ou coercition, malgré ce qu'ont prétendu l'opposition et les gouvernements occidentaux hostiles au gouvernement socialiste de Maduro», a assuré à RCI un membre de Common Frontier, qui parle de «processus calme et ordonné, ressemblant à n'importe quel processus de vote démocratique».

Se sont également déplacés l'ex-président équatorien, Rafel Correa, ou l'ex-Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, Sebastian Hagobian, membre de la commission des relations internationales de l'Assemblée uruguayenne, ou encore la parlementaire irlandaise du parti de gauche Sinn Fein Chris Hazzard. RCI parle, au total, de 250 observateurs internationaux de 60 pays différents ; la télévision publique panaméricaine Telesur évoque des observateurs internationaux «originaires de plus de 40 pays».

Insuffisant, objectent un certain nombre de pays occidentaux: le ministre des Affaires étrangères argentin Jorge Faurie ayant notamment déploré, au nom de son pays, des Etats-Unis, de l'Australie, du Canada, du Chili et du Mexique, «le manque de légitimité du processus électoral vénézuélien». Selon Faurie, «il n'y a pas eu d'observateurs internationaux le déclarant libre, juste, indépendant et démocratique.»

Fabien Leboucq

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