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L'Insee a ajouté le trafic de drogues dans le calcul du PIB. Mais comment cela est-il calculé?

L'institut statistique estime que l'apport du trafic de stupéfiants au PIB est de 2,7 milliards d'euros en 2017. Soit 0,12% de la richesse nationale produite.
publié le 5 juin 2018 à 16h47

Question posée par le 4 juin 2018

Bonjour,

L’Insee a effectivement intégré les activités liées à la drogue (production, vente, consommation) dans le calcul du PIB 2017. Ce choix répond au souhait de s’aligner sur les pratiques la pratique des autres pays européens.

Selon l’institut statistique, l’impact sur le PIB de la prise en compte du trafic de stupéfiants s’élève à 2,7 milliards d’euros en 2017 (0,12 % de la richesse nationale produite). Il s’agit du total de la consommation de drogue (3,1 Milliards d’euros) minoré des importations (400 millions d’euros).

Comment l’Insee a calculé?

La base de ce chiffre est le rapport 2016 «L'argent de la drogue en France» publié par la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA) et l'INHESJ (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice). Lui-même est basé sur les résultats d'enquêtes auprès des ménages (proportion de consommateurs, fréquence et intensité de la consommation) et des estimations sur le prix médian de vente au détail des stupéfiants.

En s’appuyant sur les données de ce rapport, qui sont celles de l’année 2010, l’INSEE a d’abord évalué l’apport de chaque drogue au PIB, en additionnant les marges du commerce (qui vont dans la poche des revendeurs), les marges du transport (qui vont dans la poche des transporteurs) et l’autoproduction (dans le cas du cannabis seulement).

Ainsi, pour le cannabis, l’impact global sur le PIB était estimé en 2010 à 1 milliard d’euros. Pour la cocaïne, il est de 800 millions, et 0,2 Md€ pour les autres drogues.

Ces montants, calculés sur des données de 2010, ont ensuite été «vieillis», en prenant en compte divers effets, comme l’évolution des quantités, de la qualité et du prix des drogues consommées, les habitudes de consommation.

C’est ainsi que l’INSEE arrive à quelque 2,7 milliards.

Cordialement