Question posée par Quentin le 15 juin 2018
Bonjour,
Un tweet posté par Robert McLiam Wilson, célèbre écrivain nord-irlandais et chroniqueur à Charlie Hebdo, accompagné de deux captures d'écran de la chronique de Philippe Lançon, parue cette semaine dans Charlie, suggère qu'Edouard Louis a fait appel à une plume de Macron pour la rédaction de son dernier livre, où il dénonce justement la politique antisociale d'Emmanuel Macron et avant lui Hollande et Sarkozy.
P Lançon dans Charlie cette semaine. Il peut etre méchant quand il veut, our Phil.
— Robert McL Wilson (@Parisbob2001) June 15, 2018
Je vous file un éxtrait comme cadeau - il radote sur sa carrière d'écrivain fantome (menteur) et il fait pipi sur la tete of the greatest French writer in history. Tss tss pic.twitter.com/sKnqBjiQ4k
Dans ces deux captures, on peut lire :
«Ma réputation n'étant plus à faire, comme Edouard Louis bloquait sur son futur nouveau texte, "Qui a tué mon père" (Seuil), son éditeur m'avait également contacté pour lui donner un coup de main. J'étais d'accord, j'adore écrire pour les autres des textes que je n'aurais aucune envie de lire. Cette fois, c'est l'auteur qui s'y est opposé. Pour une raison compréhensible : si j'avais aimé son premier livre, "En finir avec Eddy Bellegueule", le deuxième "Histoire de la violence" m'avait agacé pour que j'en fasse part dans Libération. Le petit Louis en a pris ombrage».
Puis, quelques lignes plus loin, celui qui est par ailleurs journaliste à Libé écrit :
«C'est pourquoi je n'ai pas été surpris d'apprendre qu'un porte-plume de Macron l'a aidé à finir son livre ; lui a ciselé, dit-on, les meilleures formules de sa colère sociale. Ne le dites pas non plus, car le petit Louis lui-même l'a oublié».
L'écrivain, auteur notamment de Ripley Bogle, commente ainsi ses deux captures : «Il peut être méchant quand il veut, notre Phil. Je vous file un extrait comme cadeau».
Plusieurs internautes ont pris ce tweet au premier degré. Parmi eux, Juan Branco, ancien candidat de la France insoumise, écrit : «Aouch. Où l'on découvre qu'Edouard Louis a fait réécrire son dernier texte par un conseiller de Macron. Avoir un nègre à 25 ans, et que celui-ci soit au service de sa supposée âme damnée… Ça n'étonnera que ceux qui ont manqué de penser. Le voilà crucifié».
Il suffisait pourtant de lire, en intégralité, le texte de Lançon, paru cette semaine dans Charlie Hebdo, pour comprendre, dès les premières lignes, qu'il s'agissait d'une chronique humoristique, ce que nous a confirmé l'auteur par SMS.
Voici les premières lignes de sa chronique, intitulée «Les fantômes du président» :
«Vous avez sans doute entendu parler du succès populaire du livre de François Hollande «Les leçons du pouvoir (Stock). Je m'en réjouis d'abord pour une raison que vous ne répéterez pas : c'est moi qui l'ai écrit. A part son éditeur, nul ne le sait, pas même l'auteur».
Bien cordialement