Question posée par Commissaire le 19/09/2018
Bonjour,
Vous nous interrogez sur un tweet d'Agnès Cerighelli. Agnès Cerighelli, qui se présente (à tort) comme élue LREM, s'est rendue célèbre en diffusant de nombreuses contre-vérités sur l'éducation sexuelle à l'école. Cette semaine, tout en se disant «à titre perso» pour «le droit à l'IVG et aussi la liberté de conscience du médecin», elle rebondit sur les propos polémiques du président du syndicat des gynécologues et dénonce le taux en hausse de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans votre question, vous nous demandez de vérifier ce qu'elle affirme dans ce tweet :
Tout en affirmant que le nombre d'IVG augmente chaque année, la militante met en lien une dépêche AFP reprenant des propos d'Agnès Buzyn sur BFMTV mardi et indiquant: «Ce qui me rassure, sans me rassurer complètement, c'est qu'aujourd'hui le nombre d'IVG en France reste stable depuis dix ans», a ajouté la ministre. «Ça veut dire qu'il n'y a pas de difficulté d'accès, mais par endroits, il y a certainement des difficultés d'accéder à l'IVG dans des délais raisonnables».
Dans votre question, vous expliquez avoir lu dans un rapport de l'Insee qu'«on parle de stagnation entre 2006 et 2013 et d'une légère baisse depuis». Ce qui corrobore les propos de la ministre de la Santé. Le rapport en question, consacré aux inégalités entre les femmes et les hommes, est disponible ici. Dans le chapitre «contraception et IVG», on y lit qu'«En 2015, en France, 218 100 IVG ont été pratiquées, soit 14,9 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans. Après une augmentation continue entre 1996 et 2006, le nombre d'IVG (tout comme le taux de recours des femmes de 15 à 49 ans) est resté relativement stable entre 2006 et 2013, et tend même à diminuer depuis 2013.»
Ce chiffre de 218 000 IVG est issu d'un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) de 2016. Une nouvelle enquête a été publiée en 2017. On y apprend que 211 900 IVG ont eu lieu en 2016 en France. Une légère baisse s'est en effet amorcée depuis 2013.
Sur ce graphique, on constate en effet une hausse dans les années 90, avant une stagnation puis une légère baisse.
Quant à l'affirmation d'Agnès Buzyn sur l'accessibilité à l'IVG, elle est aussi pointée dans ce rapport, qui signale qu'«au niveau régional, les taux de recours varient du simple au double d'une région métropolitaine à l'autre : de 10,3 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans dans les Pays de la Loire à 20,1 pour 1 000 en région Provence-Alpes-Côte d'Azur».