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Non, cet éléphant n'a pas sauvé de lionceau (lien signalé sur Facebook)

Un éléphant tient un lionceau au creux de sa trompe, et traverse une piste de brousse. Cette photo, qui a fait le tour des réseaux est un montage grossier, que certains ont tenu pour vrai.
(Capture d'écran Facebook Urban Hit)
par
publié le 24 septembre 2018 à 9h53

C’est la «photo du siècle», assure une internaute dans un tweet du 18 septembre partagé plus de 30 000 fois. Un éléphant porte un lionceau, pendant qu’une lionne qui serait la mère du petit marche tranquillement à côté. Le pachyderme aurait sauvé la vie du petit félin, assure cette Twittos.

La photo a été reprise par des célébrités sur Twitter, assurant sa circulation en ligne, mais aussi sur Facebook, par des pages en recherche de like. Urban Hit en a obtenu 27 000 en reproduisant le tweet (1).

Il s’agit d’un faux. Un regard attentif permet de déceler les différentes teintes des trois animaux, ou encore la manière dont les deux félins se détachent de l’arrière-plan. Signe que l’on se trouve peut-être en présence d’un photomontage.

Surtout, un clic droit sur la photo, sous le navigateur Google Chrome, permet de faire une «recherche d’image sur Google», et ainsi de retrouver sur internet les précédentes occurrences du cliché.

En l'occurrence, on trouve la photo originelle (de l'éléphant seul) sur Wikipedia. Elle date de 2005 et a été prise dans le parc Kruger en Afrique du Sud.

Qui a photoshoppé le géant de la savane pour y ajouter un bébé roi de la jungle ? Le parc Kruger lui-même, auteur d’un poisson d’avril aux 300 000 partages, qui n’a pas fini de tourner.

We were following a lioness carrying her cub & she was getting really tired. An elephant showed up wanting to help the lioness. The elephant put its trunk down, the cub jumped up & the elephant carried the lion cub!!⁰S28, 3km from S entrance<br/>Tinged by Sloof Lirpa <a href="https://t.co/aebvHwtrv5">pic.twitter.com/aebvHwtrv5</a>

(1) Pour lutter contre les «fake news», Facebook a mis en place un partenariat avec cinq fact-checkers français (dont Libération). Des articles très partagés sur les réseaux sociaux et signalés par des utilisateurs sont vérifiés par les médias français.