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Tout ce que vous avez voulu savoir sur Manuel Valls

Le député de l'Essonne devrait officialiser sa candidature catalane ce mardi soir. CheckNews revient sur les principales questions que vous nous avez posées sur Manuel Valls.
Manuel Valls au Panthéon, le 1er juillet. (Photo Ludovic Marin. AFP)
publié le 25 septembre 2018 à 7h48

Après cinq mois de suspense, Manuel Valls devrait officialiser sa candidature à la mairie de Barcelone ce mardi soir. Depuis le mois d’avril et les premières rumeurs sur les ambitions catalanes de l’ancien Premier ministre, CheckNews a répondu à des dizaines de question sur Manuel Valls. Un personnage qui ne laisse pas indifférent, puisque même son départ du PS et son élection à Evry avaient donné lieu à plusieurs questions (et réponses). CheckNews a sélectionné pour vous les meilleures réponses publiées depuis novembre dernier.

Manuel Valls peut-il être à la fois député de l’Essonne et maire de Barcelone ?

Le 20 avril, le journal espagnol La Vanguardia révèle que le mouvement de centre droit Ciudadanos a proposé au député de la 1re circonscription de l'Essonne de prendre la tête de liste dans la capitale catalane. Valls ne dément pas et reconnaît «étudier cette possibilité». Cumuler un mandat de maire et de député est interdit en France, mais cette règle s'applique-t-elle à l'étranger?

Contacté par CheckNews, le service de presse de l'Assemblée nationale reconnaît ne pas avoir la réponse à cette question : «Ce cas est unique. Si Valls se présentait pour une mairie en France, rien ne l'empêcherait de faire campagne, et d'être élu. C'est ensuite qu'il lui faudrait choisir. S'il remporte l'élection en Espagne, ce sera sans doute le Conseil Constitutionnel qui sera amené à trancher la question».

Manuel Valls a-t-il le droit de faire campagne à Barcelone alors qu’il est député de l’Essonne ?

C'est ce que lui reprochent ses adversaires. En campagne à Barcelone, le député délaisse les bancs de l'Assemblée. Valls a-t-il le droit de passer autant de temps à Barcelone, alors qu'il est député de l'Essonne? Oui, selon l'Assemblée nationale, contactée par CheckNews. «Aucune disposition législative ou réglementaire (code électoral notamment) ne contraint un député à une présence minimale en France ou dans sa circonscription d'élection».

En revanche, il lui est interdit d'utiliser ses frais de mandats, ou les moyens mis à la disposition des députés, pour un autre usage que son activité de député. En cas de trop nombreuses absences à l'Assemblée, Manuel Valls, qui fait partie des 150 députés les moins actifs (sur 577) selon l'association «Regards Citoyens», pourrait aussi être sanctionné financièrement.

Que se passerait-il en cas de démission de Manuel Valls à l’Assemblée nationale ?

Lui reprochant de passer trop de temps en Catalogne, ses détracteurs le somment de choisir et appellent Valls à démissionner de l’Assemblée nationale. Serait-il alors remplacé par sa suppléante ou faudrait-il organiser une législative partielle? Cela dépend si le député de l’Essonne démissionne pour faire campagne, ou s’il démissionne une fois élu. Dans le premier cas, il faudrait organiser une élection législative partielle, dans le second il serait remplacé par sa suppléante Marie-Hélène Bacon selon le code électoral.

Un Français peut-il se présenter aux élections municipales en Espagne?

Manuel Valls, né à Barcelone, a acquis la nationalité française en 1982 à l'âge de 20 ans. Ce faisant, il a perdu la double nationalité interdite à l'époque par l'Espagne, expliquait-il dans un entretien au Parisien en 2011. Un Français a-t-il le droit de se présenter en Espagne? En transposant l'article 8B du traité de Maastricht dans le droit espagnol, Madrid a autorisé les citoyens européens à voter aux élections municipales, et donc à se présenter. Rien n'interdit donc à un citoyen français de se présenter à Barcelone. Est-il obligé par contre de vivre en Espagne? Le conseil électoral d'Espagne répond qu'il n'est pas non plus obligatoire de résider dans le pays pour prétendre au poste de maire. «Même vous, vous pouvez vous présenter» nous explique-t-on au téléphone.

Manuel Valls parle-t-il le catalan ?

Il suffit de faire un tour sur son compte twitter pour s’apercevoir que, oui, Manuel Valls parle (ou du moins écrit) le catalan.

CheckNews a aussi retrouvé plusieurs vidéos (de 2015 et 2018) où l’on entend clairement l’ancien Premier ministre parler catalan. Le natif de Barcelone parle aussi espagnol.

Manuel Valls a-t-il été exclu du PS ?

Avant sa candidature à Barcelone, une précédente candidature de Manuel Valls a fait parler d’elle. L’ancien Premier ministre socialiste s’est présenté aux législatives sous les couleurs d’En Marche. Une décision pas si surprenante puisqu’il avait déjà renoncé à soutenir Benoît Hamon à la présidentielle pour lui préférer Emmanuel Macron. Le patron du PS de l’époque Jean-Christophe Cambadélis avait alors déclaré qu’une procédure d’exclusion était lancée contre Manuel Valls. Mais celui-ci n’a pas laissé le temps de se prononcer au bureau du PS, et l’a devancé en annonçant qu’il démissionnait du PS. Député de la 1re circonscription de l’Essonne, il siège en tant qu’élu «apparenté» LREM.

Le Conseil constitutionnel a-t-il déclaré que Valls a triché aux législatives ?

L'adversaire de Valls aux législatives, Farida Amrani, a déposé un recours au Conseil constitutionnel. Celui-ci a rendu sa décision début décembre. Même si des «irrégularités» ont été constatées, les Sages n'ont jamais dit que le député avait «triché». Nous avions répondu à plusieurs questions sur le sujet, déjà toutes rassemblées ici. Ainsi, les 66 irrégularités constatées font référence à des signatures qui diffèrent entre le premier et le second tour. Lire la réponse complète ici.

Une autre irrégularité est la publication sur Twitter par le maire d'Evry, Francis Chouat, le jour du second tour, d'une photo où on le voit prendre part au vote en compagnie de Manuel Valls. La campagne étant terminée au moment du scrutin, la publication d'un tel cliché est interdite par la loi. Mais par son caractère isolé, et parce qu'elle n'apportait aucun élément nouveau dans la campagne (Francis Chouat avait déjà fait part de son soutien à Manuel Valls), «cette irrégularité ne saurait être regardée comme ayant pu influer sur le résultat du scrutin».

En revanche «l'ensemble des griefs relatifs au financement de la campagne», également soulevés par les opposants, «doit être écarté», ont jugé les «sages».