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La fake news sur l'explosion d'une centrale nucléaire en Belgique a-t-elle réellement créé un mouvement de panique ?

Quelques dizaines de personnes inquiètes ont contacté les secours mais les autorités belges démentent tout «mouvement de panique».
La centrale de Tihange (JOHN THYS / AFP)
publié le 3 octobre 2018 à 17h59

Question posée par T.T le 02/10/2018

Vous faites référence à une fausse information qui a circulé vendredi 28 septembre : une explosion aurait eu lieu à la centrale de Tihange. La page qui a diffusé l'intox a copié le site Internet du site d'information RTL.be pour faire croire à une vraie information. Plusieurs médias, dont Le Monde, ont indiqué que le canular a tellement bien fonctionné que cette «fake news a créé un mouvement de panique en Wallonie».

«La rumeur a rapidement enflé. Les services de secours et la police ont reçu de nombreux appels et des habitants pris de panique ont quitté à la hâte leur domicile, malgré un démenti rapide de RTL Info, diffusé à la demande du centre de crise du ministère de l'intérieur», précise le quotidien français. Il note par ailleurs que «l'auteur de la fake news voulait visiblement jouer sur les peurs alors que deux des trois réacteurs de la centrale de Tihange […] sont actuellement à l'arrêt en raison de problèmes techniques» et que la Belgique court un risque de black-out dès novembre.

Alors y a-t-il eu un «mouvement de panique» comme l'a indiqué Le Monde ? Contacté par CheckNews, le centre de crise du ministère de l'Intérieur assure de l'inverse. «On ne peut pas parler de mouvement de panique. Il y a bien eu une montée d'appels au 112, le numéro d'urgence. Entre 30 et 50 environ. Mais on a pu intervenir vite pour éviter justement un mouvement de panique, en informant RTL du problème et en leur demandant de publier un démenti», indique son porte-parole, Benoit Ramacker.

Christophe Collignon, le bourgmestre de Huy, où se situe la centrale, se montre encore plus catégorique : «Je puis vous certifier qu'il n'y a pas eu le moindre mouvement de panique.»

Le correspondant du Monde en Belgique, Jean-Pierre Stroobants, relativise aujourd'hui le terme de «mouvement de panique» : «C'était peut-être un peu trop fort. Il y a surtout eu des craintes, des appels aux services de secours, et quelques personnes qui ont voulu partir de chez elles», détaille le journaliste.

Une fausse information revendiquée

RTL Info indique par ailleurs avoir «porté plainte pour usurpation de son image» et qu'une enquête est en cours pour retrouver l'auteur du canular. Les autorités pourraient bien avoir un suspect déjà désigné : Vincent Flibustier, créateur du site parodique Nordpresse (régulièrement accusé de diffuser des fake news comme CheckNews vous le racontait ici), revendique la paternité de la fausse info (et indique l'avoir fait pour alerter sur l'état des centrales belges).

Cordialement