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Non, la police n'a pas lancé un «sérieux avertissement à la population» sur une arnaque téléphonique (lien repéré sur Facebook)

La police dément avoir lancé un tel avertissement. Et l'existence réelle de ce système de fraude n'a jamais pu être prouvée.
Une personne pose avec un téléphone portable, le 03 avril 2010 à Lille. Les préfixes téléphoniques pour téléphones mobiles en 06 arrivant à saturation, du fait du développement de l'usage des mobiles et des clés 3G à brancher sur les ordinateurs portables, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a autorisé en 2009 la délivrance, à partir du premier semestre 2010, de numéros en 07. Depuis octobre 1996, date du lancement du plan de numérotation à dix chiffres, plus de 60 millions de numéros en 06 ont été distribués. AFP PHOTO DENIS CHARLET (Photo Denis Charlet. AFP)
publié le 3 octobre 2018 à 14h47
Un article publié sur le site TSanté nous a été signalé sur Facebook (1).

«Un nouveau type de fraude téléphonique se répand un peu partout», peut-on lire dans cet article intitulé «La Police Nationale lance un sérieux avertissement à la population!».

Le principe de cette arnaque ? «Un fraudeur vous contacte par téléphone et vous demande: "Pouvez-vous m'entendre?". Évidemment, vous aurez le réflexe de répondre par "oui", mais vous devez absolument éviter cela».

Pourquoi absolument éviter cela ? «Les fraudeurs enregistrent votre réponse et ensuite, ils peuvent se servir de cet échantillon de votre voix afin de procéder à des transactions bancaires frauduleuses qui impliquent la reconnaissance vocale», détaille TSanté.

Mais tout cela est faux.

Contacté par CheckNews, le service de presse de la Police Nationale assure n’avoir jamais lancé un tel avertissement à la population, et n’avoir jamais entendu parler d’une telle arnaque.

En 2017, on retrouvait déjà trace de cette même intox outre-Atlantique. A l'époque, la chaîne CBS News s'était même penchée sur le sujet. Sans aucun exemple précis.

Le site de fact-checking américain Snopes.com avait alors tenté de résoudre ce mystère. Leur conclusion est sans appel : «Nous n'avons trouvé aucune preuve que quelqu'un avait été vraiment arnaqué après avoir répondu «oui» à une question au téléphone».

(1) Pour lutter contre les «fake news», Facebook a mis en place un partenariat avec cinq fact-checkers français (dont Libération). Des articles très partagés sur les réseaux sociaux et signalés par des utilisateurs sont vérifiés par les médias français.