Question posée par le 04/10/2018
Bonjour,
Le chlordécone est un pesticide utilisé dans les bananeraies antillaise jusqu'en 1993 (mais interdit en France métropolitaine en 1990). Depuis, une partie des cultures des Iles sont contaminées ainsi que l'eau, réduisant les zones de pêches autorisées. Les habitants sont aussi touchés. Ainsi, le chlordécone serait en partie responsable de la haute incidence de cancer de la prostate aux Antilles.
Emmanuel Macron, lors de son déplacement sur place en septembre 2018 a déclaré que «la pollution à la chlordécone est un scandale environnemental dont souffrent la Martinique et la Guadeloupe depuis 40 ans». Selon le président de la République, l'État doit «prendre sa part de responsabilité» dans la pollution au chlordécone et «avancer sur le chemin de la réparation» de ses ravages.
Des produits agricoles antillais peuvent être contaminés s'ils poussent sur des terres exposées ou proches de bananeraies. Qu'en est-il du rhum ? La canne à sucre, dont il provient, quand elle est contaminée contient beaucoup plus de chlordécone à son pied que à son sommet.
«Le rhum ne contient pas de chlordécone car la molécule est piégée par les fibres de la canne, qui sont éliminées lors du procédé de fabrication du rhum (essentiellement la phase de filtration, qui élimine les résidus fibreux)», explique Magalie Lesueur Jannoyer, chercheuse au Cirad, qui a travaillé sur cette contamination.
Claude Feliot, secrétaire général des syndicats professionnels Coderum et S.D.A.O.R.A.M affirme avoir «mené des tests lors de la campagne 2007 avec les services de la répression des fraudes» montrant «que le rhum de Martinique ne présentent pas de trace de chlordécone». Il explique que «la température d'ébullition de la molécule de chlordécone avoisinant les 350°C quand celles de nos distillations sont inférieures à 100°C, la molécule de chlordécone, ne peut pas, après distillation, se retrouver dans le rhum».
Cordialement