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Libération

Non, les effets indésirables des vaccins contre la grippe ne sont pas cachés

Les vaccins font l'objet de surveillance et de tests de tolérance, dont les résultats sont rendus publics.
publié le 22 octobre 2018 à 17h34

Avec l'hiver revient la grippe (en moyenne 2,5 millions de malades), la campagne de vaccination contre la grippe (depuis le 6 octobre), mais aussi la campagne de désinformation sur les vaccins antigrippaux.

Dans le dernier article paru sur le site au nom évocateur (le top de l'humour et de l'info), les fausses informations sur le vaccin contre la grippe sont légion.

La prévention de la grippe saisonnière passe, en France, par une campagne de vaccination recommandée pour des populations cibles particulièrement vulnérables ou très exposées à la maladie (femmes enceintes, soignants, personnes séjournant dans un établissement de soins, personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, personnes âgées de 65 ans et plus, etc.).

Les recommandations de la Haute autorité de santé ne sont faites que dans les cas pour lesquels la HAS dispose «de données de qualité sur la maladie, l'épidémiologie en France ou encore l'efficacité du vaccin et sa tolérance».

«En France, quatre vaccins grippaux inactivés sont commercialisés et pris en charge par l'Assurance maladie dans le cadre de cette campagne pour les personnes ciblées par les recommandations du Haut conseil de la santé publique : Fluarix Tetra, Influvac, Influvac Tetra, et Vaxigrip Tetra», <a href="https://www.ansm.sante.fr/Dossiers/Vaccins/Vaccins-contre-la-grippe-saisonniere/(offset)/4" target="_blank">précise l'ANSM</a>.

Un vaccin n’attaque pas et n’affaiblit pas le système immunitaire. Au contraire, il lui présente une version amoindrie d’un pathogène, afin que le système immunitaire apprenne à le reconnaître et à réagir rapidement et efficacement en cas d’infection réelle.

Or, non, les effets indésirables et les résultats des tests de tolérance des vaccins ne sont pas cachés. Ils sont notamment publiés par la haute autorité de santé, sur son site (ici ou ici), pour l'utilisation de Vaxigriptetra chez les nourrissons et les enfants de 6 mois à 3 ans. On y lit que lors d'une étude clinique portant sur 1614 enfants de 6 à 34 mois, «un effet indésirable grave considéré comme lié à la vaccination a été rapporté après vaccination (un cas de convulsion fébrile). Aucun cas de réaction anaphylactique ou de syndrome de Guillain-Barré n'a été rapporté».

Les risques de fausses couches ou de morts fœtales chez les femmes enceintes ont été, eux, étudiés lors de la campagne de vaccination contre la pandémie grippale A/H1/N1 de 2009/2010. «L'analyse du bilan national des cas graves ne met pas en évidence de surrisque lié à la vaccination antigrippale en France. Cette analyse repose sur un système de déclaration passive dont les limites, en particulier la sous-notification, sont connues. Toutefois, les résultats de cette analyse sont en cohérence avec les publications scientifiques rapportant le suivi des femmes enceintes vaccinées en Europe et aux Etats-Unis», conclut l'ANSM.

Enfin, les compositions des vaccins ne sont pas cachées non plus. Dans la composition de trois vaccins quadrivalents autorisés en France en 2018 pour lutter contre la grippe saisonnière (Fluarixtetra, Influvactetra et Vaxigriptetra), on trouve du chlorure de potassium et de sodium, du phosphate monopotassique, du phosphate disodique dihydraté, du chlorure de magnésium hexahydraté, mais pas de mercure, contrairement à la rumeur.

La plus grande problématique du vaccin contre la grippe est celui des cibles. En effet, il existe plusieurs souches de virus de l’Influenza (responsable de la grippe), avec une grande capacité à muter. Une mutation inattendue peut ainsi réduire l’efficacité du vaccin.