Question posée par le 23/10/2018
Bonjour,
Vous nous interrogez sur un post Instagram de Donald Trump, datant de lundi soir, et reprenant une carte de l'organisation mondiale de la santé (OMS).
Plusieurs éléments sont faux entre la carte et les annotations du président des Etats-Unis. Cette carte, issue d’un document de l’OMS, ne montre pas la qualité de l’air, mais sa pollution en particules fines de moins de 2,5 micromètres de diamètre (appelées PM 2,5), qui est une source de pollution parmi d’autres.
Dans le document d'origine, l'OMS précise que «la pollution de l'air [mesurée ici, ndlr] ne provient pas exclusivement des activités humaines et peut être grandement influencée par des tempêtes de sable en particulier dans les zones proches des déserts».
Donald Trump affirme cependant que ces données démontrent que les Etats-Unis ont, «de loin», l'air le plus pur. Mais cette carte ne donne que des moyennes annuelles par pays. Une analyse des données des stations de mesures de l'OMS (disponibles ici) donne une meilleure moyenne à la Finlande ou la Suède par rapport aux Etats-Unis.
Enfin, le président affirme que «personne aux Etats-Unis» n'est exposé à une pollution de l'air (en PM 2,5) supérieure à la norme proposée par l'OMS. Là encore, les données vont contre lui. Sur 372 points de mesure aux Etats-Unis, 37 ont une moyenne annuelle supérieure aux 10 μg/m3 recommandés. La Suède n'a aucune de ses 19 stations au-dessus de la norme et la Finlande aucune sur ses 24 stations.
Enfin, il convient de noter que cette carte est réalisée à partir des données de 2016. Donald Trump a été élu en novembre de cette année-là. Selon les données de l'agence américaine pour la protection de l'environnement, le nombre de jours où la concentration en PM 2,5 a dépassé les seuils d'alerte dans 35 des principales villes aux Etats-Unis est passé de 92 en 2016 à 179 en 2017.
Cordialement