«La police a décidé de se joindre à nous le 17 novembre, journée de blocus national», annonce en lettres capitales cette publication Facebook partagée plusieurs dizaines de milliers de fois (1). Une référence au mouvement de contestation dont CheckNews a commencé à vous parler la semaine dernière.
Le message comporte une photo (reproduite ci-dessous), où on lit en gros : «La Police nationale sera aux côtés des citoyens de France le 17/11/1018 [sic]. Voici leur communiqué.»
En dessous, un court texte signé «Collectif national - UPNI». Le texte de l'UPNI est authentique. Il s'agit bien d'un communiqué de l'Union des policiers nationaux indépendants. Cette association a officiellement pris le parti de se mobiliser, le 17 novembre 2018, sous le mot d'ordre «Policiers solidaires, citoyens en colère». L'UPNI n'étant pas un syndicat, ses membres n'ont officiellement pas le droit de s'exprimer car les policiers sont tenus au devoir de réserve. Toutefois, tant qu'ils ne sont pas en uniforme et qu'ils ne portent pas de signes distinctifs, ils ont bien le droit de manifester (et de se mobiliser). C'est donc ce que prévoient de faire les membres de l'UPNI, en distribuant des tracts ou en disposant un gilet jaune sur leur tableau de bord.
Plainte à l’étude
Le problème est ailleurs, dans l’utilisation du logo «Police nationale». Car l’institution n’a en effet jamais prévu de soutenir le mouvement du 17 novembre, ni de se ranger derrière l’initiative de l’UPNI.
Contactée par CheckNews, la Direction générale de la police nationale (DGPN) explique que «le dépôt d'une plainte est à l'étude». En effet, «Police nationale» est une marque déposée auprès de l'Institut national de la propriété industrielle.
Cette plainte, si elle est déposée, le sera contre X. Car il est difficile de retrouver la première publication de ce montage accolant le logo de la PN au communiqué de l'UPNI. L'Union de la police nationale a de son côté vivement réagi auprès de nos confrères de Var-Matin, qui laissaient entendre que l'association était à l'origine de la publication. Auprès de CheckNews, l'UPNI confirme ignorer l'origine du montage et «se réserve le droit de porter plainte» contre son auteur.
CheckNews a contacté l'internaute qui a publié le montage totalisant des dizaines de milliers de partages, vendredi 2 novembre au soir. Il se présente comme un «Youtubeur, auteur, compositeur, interprète». Après notre premier message, le post en question a disparu de sa page Facebook, sans qu'il s'en explique (cette publication a toutefois été archivée). A nos questions répétées sur l'origine de ce montage, notre interlocuteur terminera l'échange sur «Vous ne souhaitez pas aider le peuple ? Très bien veuillez passer une bonne soirée.»
A lire aussi : huit fake news qui circulent sur le mouvement du 17 novembre
(1) Pour lutter contre les «fake news», Facebook a mis en place un partenariat avec cinq fact-checkers français (dont Libération). Des articles très partagés sur le réseau social et signalés par des utilisateurs sont vérifiés par les médias français.