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Le président de l’Union nationale lycéenne, Louis Boyard, a-t-il été victime d’un tir de LBD?

Dans un premier temps, des soignants sur le terrain ont cru le pied cassé. Une radio a révélé qu’il s’agissait en fait d’un hématome. Dont la cause est pour l’heure inconnue.
(Capture d'écran Facebook / Louis Boyard)
publié le 4 février 2019 à 7h12

Question posée le 02/02/2019

Bonjour,

Vous nous interrogez sur l'acte XII des gilets jaunes, dédié aux personnes blessées par les forces de l'ordre lors des précédentes manifestations. En fin d'après-midi, le samedi 2 février, place de la République à Paris, le président de l'union nationale lycéenne (UNL) Louis Boyard participe au rassemblement. Il se tient à l'écart et sans gilet jaune, selon le récit qu'il fait à CheckNews de cet après-midi. La situation se tend. Habitué des manifs, il prend la décision de s'éloigner «sans courir». Il ressent alors «un gros coup sur le pied», qu'il n'arrive plus à poser par terre. Louis Boyard manque de tomber, et des street medic viennent l'aider, et le transportent vers le centre de la place de la République.

«J'étais assis sur un banc mais j'avais la tête qui tournait, apparemment j'ai même perdu connaissance, et j'ai vomi», raconte le président de l'UNL. Les soigneurs volontaires constatent un gonflement du pied qu'ils ont bandé, et en font part aux pompiers, qui décident d'emmener Louis Boyard en fauteuil roulant jusqu'à un magasin de la rue du Temple toute proche. C'est ce que montre la vidéo ci-dessous.

Diagnostics

Dans un tweet rédigé depuis l'ambulance l'emmenant à l'hôpital, Louis Boyard écrit avoir «pris un tir de LBD au pied». Celui-ci «semble cassé la peau réagit très mal».

Depuis l'hôpital, Louis Boyard transmet sensiblement les mêmes éléments, photos de son pied enflé à l'appui, au compte Twitter de Là-bas si j'y suis. Il explique à CheckNews avoir également répondu à des interviews de télévisions, par téléphone.

A ce stade, le président de l'UNL fait part à ses interlocuteurs des constatations des street medic et des pompiers qui l'ont pris en charge : «Ils m'ont dit que ça ressemblait à une fracture, et ils craignaient une infection», raconte-t-il. C'est pourquoi il a été transféré à l'hôpital.

Toutefois, la radio qu'il y effectue montre que l'os n'est pas cassé. Par la suite, Louis Boyard explique (comme dans cette vidéo) qu'il s'agit d'un hématome, et non d'une fracture. Plutôt qu'un changement de version sur la gravité de la blessure, c'est donc le diagnostic qui a évolué en fonction des moyens à la disposition des soignants. Louis Boyard a annoncé son intention de porter plainte.

La version de la chute

Impossible pour l'heure de connaître avec certitude la raison de la blessure de Louis Boyard. CheckNews n'a pour l'heure pas retrouvé de vidéos de l'incident, survenu «entre 17h20 et 17h40», selon l'intéressé. Pour faire simple, il pourrait s'agit d'un projectile «ami», d'un tir de lanceur de balles de défense, ou d'un palet de grenade de désencerclement (GMD). L'intéressé penche plutôt pour l'une des deux dernières hypothèses. Il dit n'avoir toutefois pas le souvenir d'avoir entendu le son caractéristique de l'un ou de l'autre.

En ligne, un internaute affirme que Louis Boyard s’est fait mal en tombant du socle de la statue au centre de la place de la République, alors qu’il essayait d’échapper à une charge de CRS. S’appuyant sur une vidéo tronquée de Ruptly, l’internaute constate que la personne qui tombe de la statue porte un pantalon marron, à l’instar du président de l’UNL.

Le visionnage des instants qui précède le début de la charge nous apprend que la personne qui tombe n'est pas Louis Boyard. L'homme au pantalon marron porte une casquette, une barbe, et une veste noire avec une capuche à poils. La veste de Boyard est bleu marine, et il n'a pas de barbe. Les captures d'écran suivantes sont extraites de la vidéo de Ruptly, à partir de 1h28'45.

Edit : après la parution de cet article, l’internaute auteur du tweet qui a laissé penser que Louis Boyard était tombé écrit à CheckNews : «Je n’ai jamais rien affirmé, j’ai simplement émis un doute et posé la question justement pour je ce genre d’article apparaisse. Sauf qu’entre temps je me suis rendu compte de mon erreur et ait supprimé mon tweet en m’excusant.»