Question posée par le 20/02/2019
Bonjour,
Votre question fait référence à un échange houleux entre le journaliste Olivier Truchot et le député Rassemblement National, Gilbert Collard, le 20 février 2019, sur BFM TV. Alors que le député mettait en cause les personnes au pouvoir depuis des années, le présentateur lui lance que «les dérapages antisémites de Jean-Marie Le Pen sur cette question n'ont sans doute pas aidé à lutter contre l'antisémitisme. Chacun doit peut-être balayer devant sa porte».
Gilbert Collard le reprend : «Commencez par balayer devant la vôtre. Je ne vais pas vous rappeler que vous avez eu des gens à votre antenne qui ont été fichés S. Bon alors fermez-la, vous le savez très bien!»
Antisémitisme : "Vous avez eu des gens qui étaient fichés S sur votre antenne alors fermez-là !" #BFM pic.twitter.com/YipHyLDNjb
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) February 20, 2019
Les propos de Gilbert Collard ont été aussitôt validés et commentés par la personne concernée: l'islamologue Romain Caillet, qui tient le blog Jihadologie hébergé par Libération. En mai 2016, l'Obs avait révélé que le chercheur, devenu «consultant extérieur sur les questions de djihadisme» en mars 2016 pour BFM TV, faisait l'objet d'une fiche S pour ses anciennes proximités avec les milieux djihadistes. Suite à ses révélations, le 6 mai 2016, la chaîne d'information a annoncé la fin de sa collaboration avec le chercheur.
Sur Twitter, Romain Caillet a réagi à la pique de Gilbert Collard, en lui répondant qu'il n'a jamais été inquiété par la justice contrairement à Marine Le Pen: «Hé Collard, une fiche S ce n'est ni une condamnation, ni même une mise en examen comme ta patronne accusée d'apologie du terrorisme. Quand quelqu'un est surveillé par tous les services de France et de Navarre depuis plus de 15 ans et qu'au final il n'y a pas la moindre condamnation, mise en examen ou même un simple rappel à la loi, c'est que cette surveillance n'était pas justifiée.»
Hé Collard, une fiche S ce n’est ni une condamnation, ni même une mise en examen comme ta patronne accusée d'apologie du terrorisme https://t.co/jwve1SrEEQ
— Romain Caillet (@RomainCaillet) February 20, 2019
Quand quelqu'un est surveillé par tous les services de France et de Navarre depuis plus de 15 ans et qu'au final il n'y a pas la moindre condamnation, mise en examen ou même un simple rappel à la loi, c'est que cette surveillance n'était pas justifiée.
— Romain Caillet (@RomainCaillet) February 20, 2019
Pour rappel, la fiche S, pour «atteinte à la sûreté de l'Etat», est une branche du fichier des personnes recherchées, le FPR. Elle vise à surveiller «les personnes faisant l'objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l'État, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard». Elle peut concerner aussi bien des personnes en lien avec les milieux djihadistes, que des militants antinucléaires ou zadistes.
Cordialement