Question poséele 19 février 2019
Bonjour,
«J'ai moi-même de la famille qui a porté le pyjama rayé […] pendant la seconde guerre mondiale», déclare Jérôme Rodrigues le 18 février au matin sur LCI. Le gilet jaune, qui a perdu son œil lors de l'acte XI du mouvement, réagit à l'agression du philosophe Alain Finkielkraut survenu la veille, et la condamne.
Ce n'est pas la première fois que Jérôme Rodrigues aborde le sujet. Le 17, l'homme qui «en a marre qu'on [le] traite d'antisémite» tient les mêmes propos chez Ardisson : il a «deux arrières grand père ont porté le pyjama rayé». Déjà, le 8 février, il témoignait au micro de Franceinfo (là encore dans un sujet sur l'antisémitisme de certains gilets jaunes) : «Moi j'ai quand même un passif où j'ai deux arrière-grands-pères qui ont atterri dans des camps de concentration avec le pyjama rayé.»
Sur Twitter, vous nous avez demandé de vérifier ces propos. Dans les commentaires sous votre message, plusieurs personnes remettent en cause leur véracité.
Sa sœur les confirme pourtant à CheckNews : «Nos deux arrières grands-pères [côté français] ont été résistants, et je sais qu'au moins un des deux a été déporté.» Il l'a été pour son engagement politique, en tant que résistant communiste, et non parce qu'il était juif, précise Jérôme Rodrigues.
CheckNews a pu obtenir la confirmation, via la consultation de documents familiaux (une photo, ainsi qu'une lettre et un poème envoyés après son arrestation), qu'au moins un arrière-grand-père du gilet jaune (qui ne porte pas le même nom) a été interné dans le camp de concentration de Mauthausen (Autriche). Cet homme est recensé sur le site du monument dédié au camp, ainsi que sur celui de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
La parenté que revendique le gilet jaune avec le déporté est confirmée par un parent commun, joint par téléphone. Il précise que leur ancêtre a été interné à Mauthausen parce qu’il était résistant communiste, et pas parce qu’il était juif.
En résumé : Jérôme Rodrigues a bien eu au moins un arrière-grand-père qui a été déporté dans un camp de concentration, pour des raisons politiques, et non par antisémitisme.
Edit à 14h40 : remplacement du dernier mot de l'article («religieuses» par «par antisémitisme»)