Question posée le 27/02/2019
Bonjour,
Vous nous interrogez sur le devenir des animaux présentés au Salon de l'agriculture : «Bonjour, est-ce que les animaux exposés au Salon de l'Agriculture rentrent chez eux après l'événement, ou bien vont-ils à l'abattoir ? Merci». Vous nous posez cette question alors que l'édition 2019 du Salon international de l'agriculture (SIA) porte de Versailles, à Paris, va s'achever dimanche. Le rendez-vous destiné à la fois aux professionnels et au grand public accueille cette année 4 000 animaux en exposition (sans compter les animaux vendus aux enchères).
Mais que deviennent les bêtes après la fin du salon ? En 2016, un article du Point intitulé «Salon de l'agriculture : ces animaux qui vont mourir vous saluent» indique que les animaux vendus aux enchères sont destinés à rejoindre l'abattoir peu de temps après. Cette année, c'est un article de France Bleu sur les cochons «Cul Noir» du Limousin qui met la puce à l'oreille. «Les animaux, exposés à Paris, seront abattus à l'issue du concours pour éviter tout risque d'une éventuelle propagation du virus» de la fièvre porcine africaine.
Le ministère de l'Agriculture, contacté par CheckNews réfute pourtant cette dernière information, indiquant que la France n'est pas touchée par l'épidémie (ce qui ne veut pas dire que les bêtes vont échapper à la mort). Pourquoi ces cochons seront-ils donc abattus comme l'assure leur éleveur dans l'article ? Les animaux vendus sur le salon connaissent-ils le même sort immédiatement après l'exposition ?
Des cochons de réforme abattus après le salon
Contactée par CheckNews, l'organisation du salon de l'Agriculture confirme que les cinquante cochons exposés sont bien abattus après l'exposition. «C'est un choix de la filière porcine», explique-t-on. Celle-ci présente uniquement des porcs reproducteurs de réforme («en fin de carrière»). «Ils sont déjà vendus, et ils vont donc finir leur vie à l'abattoir. Cela évite en plus les risques sanitaires (éventualité de rapporter une maladie contractée lors du salon dans les élevages) », indique le salon. Une information confirmée par l'association de la filière porcine, Inaporc. Interrogée sur le devenir des quelques porcelets présents sur le salon, l'organisation du SIA nous explique que ces jeunes animaux sont vendus avec leur mère. «L'acheteur décide de ce qu'il en fait», nous explique-t-on.
En revanche, les autres espèces d'animaux ne connaissent pas le même destin, d'après le SIA. Les bovins et les ovins ne sont pas des animaux de réforme. A la fin de l'exposition, les bêtes – affaiblies et stressées par le salon – retournent chez l'éleveur, au moins pour quelque temps. Et ce même si elles abattues ou vendues peu de temps après. «Après le salon, les animaux perdent en poids et sont stressés. Si l'animal est trop stressé, cela altère la qualité de la viande et il peut perdre de la valeur», commente Janvier Martin, membre de l'association Bœuf fermier du Maine. Enfin, les poules et les lapins sont des «animaux de collection», explique l'organisation du SIA. Soit, ils sont achetés, soit ils retournent chez leur éleveur.
Reste la question des animaux vendus aux enchères pendant le salon, évoquée dans l'article du Point, de 2016. Ces animaux -qui ne sont pas comptabilisés dans le nombre d'animaux exposés au salon- sont achetées pour la consommation, par des restaurateurs, des magasins ou encore des bouchers. Pour autant, il repasseront chez leurs éleveurs avant d'être abattus. «Ce sont des animaux de boucherie qui sont là uniquement pour être vendus. Ils repartent dans leur élevage et l'acheteur à deux ou trois semaines pour les récupérer», explique le SIA.
Un boucher charentais a acheté une vache limousine de 995 kilos au prix de 9 500 euros, rapporte par exemple La Charente Libre. L'acheteur va «attendre trois semaines que cette limousine de luxe, raflée lundi au Salon de l'agriculture à Paris, reprenne des forces et se détende avant de la faire abattre à Montmorillon», explique le journal.
Cordialement